Za [PV Lexi]

Ce soir, c'est l'grand soir !

Cette soirée-là, haha haha, on drague on branche toi-même tu sais pourquoi ouais, pour qu'on finisse ensemble toi et moi, ouais on aime tous ces soirées-là !

Et je suis le seul à faire la chorégraphie. Dans la rue. Dans la foule. Seul.

Ça commence pas terrible, cette soirée, finalement. Les gens me regardent comme si j'étais un gars bizarre habillé en vert et en orange avec un haut-de-forme vissé sur la tête.

Bref, je suis là pour inspecter mon nouveau chez-moi. Quand la guerre a eu lieu, on a un p'tit peu comme qui dirait juste TOTALEMENT RASÉ MON VIEUX CHEZ-MOI. Et un Magicien sans théâtre, c'est comme Brad Pitt avec Jennifer Aniston : ça dure pas longtemps.

Me voilà donc devant mon nouveau chez-moi. De l'extérieur, on dirait un théâtre tout ce qu'il y a de plus classique. Un style un peu trop gothique à mon goût, mais ça, ça s'arrange facilement. Deux-trois coups de burin, du double vitrage, et ça sera du tout comme neuf.

Non non non non, ce qu'il me reste à faire, surtout, avant tout arrière-goût et bout à bout, c'est de faire ce qu'on appelle communément l'état de siège.

Non, pas l'état des lieux. L'état de siège.

Car quand un théâtre est abandonné, c'est rempli d'araignées ! Et aux araignées, il faut leur faire la guerre ! D'où l'état de siège, sans état d'âme. Je crois que suis un peu rouillé. Mes phrases ne s'enchaînent pas comme elles le faisaient d'habitude.

Toujours z’est-il, les copains, que pour adresser un ultimatum à un arachnide récalcitrant (lequel ne l’est pas ?), il faut avoir des renforts. Quelqu’un qui porte les armes pour moi ! Quelqu’un qui affiche fièrement mon blason et mon étendard ! Un guerrier sonnant et trébuchant, fougueux et victorieux !

Ouais, il me faut une assistante, quoi.

Et quoi de mieux pour obtenir une assistante que de chercher dans... l'assistance ? Je suis vraiment rouillé, en fait.

D'un volte-face habile, je me trouve face à face à la foule qui me dévisageait tantôt. J'ôte mon chapeau et en extirpe avec dextérité une table, que je pose devant moi. Puis j'en sors une roue de la fortune, que je pose sur la table mentionnée il y a 24 mots. Je remets mon chapeau sur la tête, et je fais tourner la roue d'un geste assuré.

— Allez allez, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs ! Qui veut tenter sa chance ? Vous, Madame, peut-être ? Non ? Vous Monsieur, alors ! Et toi, mon petit ? Non ? Allez, venez ! Neeee soyez pas gênés, vous avez tout à y gagner ! Un magnifique prix pour celui ou celle qui arrêtera la roue au bon moment !



Couleur : lightgreen

Lexi ne savait comment elle avait atterri ici, mais elle y était.
Elle ne cherchait pas à savoir d'un autre côté qui se préoccupe de ce genre de détail ?
Tout le monde. Sauf elle.
Elle s'assit sur un petit arbuste, son écouteur droit posé sur son oreille, le gauche à l'intérieur, et elle écoutait sa musique, si elle ne mettait qu'un écouteur, c'est parce qu'elle aimait écouter les discutions des gens, c'est mal polit.
Mais la politesse n'est pas un point fort de la louve.
Elle commença alors un petit jeu auquel elle excellait, lire au travers de tout ces passants.
Embêtant, pour certain. Épatant, pour d'autre, et normal pour elle.
C'était devenu presque un automatisme d'identifier les gens, des les analyser, les décrypter comme un message codé.
C'est alors qu'au milieu de la foule elle l'aperçu.
Un homme, vêtu de vert et de orange avec un haut de forme, en principe, les gens se démarquant intriguaient la brune, mais lui, elle sentait d'ici, pas loin, qu'il ne se démarquait pas juste par ses vêtements.
Il avait l'air bizarre, et il dansait.
Et sans s'en rendre compte, il s'était rapproché de Lexi, qui du haut de son petit arbre, l'observait de ses yeux marrons parfois vert ça dépendait.
Il avait une idée derrière la tête, et il ne tarda pas à l'étaler, il retira son chapeau et en extirpa une table qu'il posa devant lui.
Un sorcier.
Qui d'autre pouvait faire ça ?
Personne, ou peut être bien quelqu'un, mais pour elle c'était un sorcier.
Puis il sortit une roue.. Les trucs qui tourne là.. 
Il remit son chapeau..
C'était donc tout ce qu'il allait sortir. Puis il fit tourner cette roue..
Pourquoi faisait il ça ?

 — Allez allez, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs ! Qui veut tenter sa chance ? Vous, Madame, peut-être ? Non ? Vous Monsieur, alors ! Et toi, mon petit ? Non ? Allez, venez ! Neeee soyez pas gênés, vous avez tout à y gagner ! Un magnifique prix pour celui ou celle qui arrêtera la roue au bon moment  !


C'est alors que la louve attrapa quelqu'un de la foule.

-Tu vas faire ce qu'il demande, maintenant.

Il n'était pas dur pour Lexi de se faire obéir, déjà, elle saisissait les gens par surprise, en plus, elle était plus haut perché et enfin, les loups garous n'ont pas de problème pour se faire obéir, enfin, elle n'avait jamais eu de problème d'autorité, de manipulation plutôt.
L'homme qu'elle avait agrippé, se dirigea vers la table de l'homme, légèrement anxieux, il ne s'était vraiment pas attendu à ce que quelqu'un l'attrape de la sorte.

-Un-un magnifique p-prix vous avez d-dis ?

Ok, cet homme avait vraiment eu la frousse, mais il va bien s'en remettre oui ?!
Lexi resta assise sur sa branche scrutant du coin de l'oeil ce que faisait les deux hommes, celui au chapeau avait l'air satisfait que quelqu'un soit venu.
Enfin, il arrêta cette fichue roue, mais elle ne comprenait pas à quoi celle ci pouvait bien servir.. Il y avait des noms, c'est ce qu'elle distinguait, mais.. Elle attendait ce qu'allait maintenant faire l'étrange homme. Peut être qu'elle comprendrait enfin ce que signifiaient ces noms.

color=#33cc99

— Un-un magnifique p-prix vous avez d-dis ?

Aaaaah ! Un heureux élu gagnant vainqueur qui va remporter le prix que je n'ai pas encore déterminé et lui non plus. Maaaaimaimaimais un magicien digne de ce nom ne se démonte pas comme ça, ooooh que non.

— Pardi oui, Monsieur ! Le plus grand des prix ! Tout dépend de la chance !

J'attrape mon fidèle bâton d'1m20 (précision, précision) et lui glisse entre les mains.

— Je vous en prie, Monsieur ! Prenez le bâton ! Prenez, prenez !

Évidemment, je m'y attendais, il le pointe dans ma direction. Le malheureux !

— Wohlà, non ! Pas par là ! Hé hé... Voilà, droit, comme ça, bien. Voilà, allez-y, d'un coup sec, arrêtez la roue, et voyons ce que vous gagnez.

Notre infortuné ami qui ne se doute pas encore du destin qui va lui advenir vise alors maladroitement la roue, et comme je le lui ai instruit, frappe le mécanisme d'un coup sec. La roue stoppe net et se met à sonner.

— Félicitations ! le félicité-je à juste titre. Et vous avez gagné...

Ouh, je frissonne d'excitation. Roulement de tambour, siouplait.

Hum...

Imaginez le roulement de tambour, siouplait.

— Un ours en peluche !

Ouais bon, même moi, là, je dois avouer que je suis un peu dépité. Je pensais trouver un cadeau un peu plus awesome. Mais un nounours... c'est bien aussi. Mais ne perdons pas notre belle façade en papier peint (de seigle) !

— C'est-y pas beau, la vie ?

Si si, c'est beau, la vie. Le hasard fait bien les choses d'autant qu'il est forcé comme un coffre rempli de billets d'ordre du Trésor Public. Ouais, bon, casse-toi, coco, il me faut un vrai assistandez une minute les amis !

Que vois-je là ? Qu'est-ce qui assiste à mon spectacle ? Mais oui, c'est bien une belle paire de jambes comme il le faut ! Ooooooh mama ! Oooooh mamamamama !

J'enlève mon chapeau, en extirpe le nounours que je file rapidement au gars, et me jette aux jambes qui ont croisé mon regard avide. Et je commence à les embrasser et à les chérir comme jamais je n'ai chéri de jambes. Depuis la semaine dernière.

Et je lève les yeux, et, surprise ! Les jambes appartiennent à quelqu'un ! Ça, c'est une première ! Je lève un peu plus les yeux et, ouf, c'est une fille. La semaine dernière, j'avais quand même eu des doutes. Quand elle m'avait dit qu'elle s'appelait Bernard, mes doutes s'étaient cristallisés... Enfin, là, ça avait l'air d'être une fille. Assise sur un arbrisseau, mais une fille quand même. Quelque chose me dit que j'ai trouvé mon assistante. A priori, c'est une petite brunette comme je les aime. Tant mieux, ça va faciliter son enrôlement qu'elle va accepter de toute façon.

— Eeeeet bonsoir, belle inconnue ! la salué-je d'un geste de chapeau, et en me redressant. Que vous êtes jolie sur cet arbuste ! Que vous êtes forte du buste ! Cela vous dit-il de m'accompagner dans ce théâtre céans pour y combattre moult araignées maléfiques ?

L'homme qu'elle avait envoyé exécuta toutes les demandes du magicien.
Il prit un bâton, tapa sur le mécanisme, puis la roue s'arrêta.. Le cadeau ?
Un mignon petit ours en peluche.
Cet homme pourra l'offrir à sa fille...
S'il en a une.
Le magicien l'extirpa de son haut de forme avant de.. De se jeter sur les jambes de Lexi.

-Mais qu'est ce que ..?!

Il leva la tête et regarda la louve.

— Eeeeet bonsoir, belle inconnue ! salua t il d'un geste de son chapeau, en se redressant. Que vous êtes jolie sur cet arbuste ! Que vous êtes forte du buste ! Cela vous dit-il de m'accompagner dans ce théâtre céans pour y combattre moult araignées maléfiques ?


Moult araignée ? Mais qu'est ce qu'il veut celui là ?!
Lexi ne chercha même pas à comprendre que d'un geste de la jambe elle le fit lâcher prise.

-Non, ça ne me dit rien. Au revoir.

Son ton sec aurais dissuadé le monde entier d'insister, mais il y avait toujours ces petites exceptions et elle espérait qu'il n'en fasse pas parti, elle n'avait pas envie qu'on vienne à plusieurs reprise lui quémander quoique ce soit, qui rentrerais, avec cet homme, dans ce truc abandonné ?
Pas une personne sensée en tout cas.
Elle descendit à la manière d'un loup, avec agilité, et habilité, se traduisant par un élégance qu'elle n'avait que lorsque ses attributs de loup parlaient.
Elle ignora l'homme, et s'éloigna, elle s'arrêta un peu plus loin dans la ruelle où cette fois elle s'assit sur un banc, enfin.. Sur le dossier du banc.
Puis elle balaya la place du regard.

— Non, ça ne me dit rien. Au revoir.

Elle est raide dingue de moi. C'est dommage qu'elle soit si timide. Mais ne crains pas le futur, mon amour ! Nous nous hisserons au-dessus des standards sociaux ! Nous montrerons au monde que deux êtres aussi différents que nous peuvent partager une adoration sincère et transcendante ! Nous irons... où qu'elle est passée ?

Oh, elle est allée s'asseoir sur un banc ! Quelle délicate attention toute choupinoue ! On dirait qu'elle n'ose pas m'avouer son amour !

Quelle horreur j'ai l'impression d'être dans un manga, où les gonzesses sont toutes stéréotypées façon filles fragiles tellement fragiles que c'est du papier mâché. Papier recyclé mâché. Écologie, écologie, les amis...

Anyway, me voilà donc assis à côté de ma charmante assistante, ni vu ni connu, et je lui caresse les cheveux.

— Quel bonheur d'avoir rencontré une jeune femme telle que vous, et quelle joie d'avoir appris que vous alliez m'accompagner dans le théâtre ! J'en suis tout retourné.

Sérieusement, j'ai le nombril au milieu du torse tellement j'en suis retourné. Aaaaanyway... Je me lève d'un bond et je tire ma délicate nouvelle connaissance avec moi.

— Venez, chère nouvelle assistante volontaire ! Le Théâtre nous attend !

Je traîne par les cheveux ma chère nouvelle assistante volontaire choisie au hasard d'une main innocente dans la foule en délire jusqu'aux portes du théâtre. Je la lâche là, j'ouvre rapidement les portes, la rattrape par la cheville, et la ramène avec moi à l'intérieur du bâtiment...

Une fois que nous sommes, surprise, à l'intérieur du bâtiment, les portes se referment brutalement derrière nous. Ouah, trop zarbi. Une fois là, j'appuie sur un interrupteur et les lumières s'allument (car étant éteintes, elles ne pouvaient pas davantage nous plonger dans le noir), et c'est à ce moment que la 1ère Merveille du Monde... du Nouveau Monde... du NOUVEAU Nouveau Monde se révèle à mes yeux ébahis.

Il est tel que je l'avais imaginé. Sûrement parce qu'il ne pouvait pas faire autrement que d'être que je l'avais imaginé, puisque je l'avais imaginé. Un immense lustre luxueux pend depuis le plafond, et illumine de mille flammes un tapis rouge. Sur la gauche et sur la droite, deux comptoirs de bar en bois laqué, et, en face, un escalier magnifique, en ébène, qui mène sûrement, enfin, forcément, au lieu du grand spectacle, là où tous les rêves se réalisent : la scène.

— Ce n'est pas somptueux ? Qu'en pensez-vous ?

Je me tourne vers ma sublime compagne et me rends compte qu'il... manque quelque chose.

— Vous n'êtes pas habillée pour combattre des araignées, vous. Je vais arranger ça.

Je claque des doigts, et, tadaam ! La voilà recouverte d'une jolie petite tenue de soubrette coquine !

— Là, c'est convenable. Vous trouverez des plumeaux dans le placard, là-bas. La prochaine fois, amenez votre matériel, quand même, je serais pas toujours là pour surveiller vos arrières. Pour les mater, oui, pas pour les surveiller.

Je m'avance vers l'escalier et commence à le monter.

— Vous venez ?

De toute façon, elle n'a actuellement nulle part où aller. Ce n'est pas comme si elle pouvait simplement ouvrir la porte d'entrée, qui devient de fait la porte de sortie, et s'enfuir dans la rue. Non, il n'y a qu'un chemin, et il passe par la scène. Mais après tout, elle est toujours libre de sortir. Pour l'instant.

Elle l'avait senti, il était là.
Et il venait de s'asseoir à côté d'elle, elle l'ignora, tout ce qu'il pouvait dire ne l'intéressait pas.
Puis elle se sentit tout à coup tirée vers l'arrière.
Elle se maudit en ce jour d'avoir des cheveux aussi long.
Devant la porte de son fichu théâtre, il la lâche, alors qu'elle commence à repartir, une main enserre sa cheville et l'entraîne à l'intérieur de la battisse.
Alors qu'ils se retrouvent à l'intérieur, au moment où elle se dirige vers la sortie, la porte se claque sous le nez de la louve dont les nerfs était mis à rude épreuve, si elle détestait bien une chose c'était qu'on la prive de toute liberté.
La rendant particulièrement.. Emmerdante.
C'est bien le seul mot qui pouvait décrire Lexi, une chieuse de première qui n'a que faire des autres.
Les lumières s'allumèrent alors chacune, une à une, après le petit "clic" de l'interrupteur.
L'homme semblait ravi de l'endroit.
Le lustre au dessus de leur tête était géant, lumineux, c'était beau, et haut.
Il y avait un grand tapis rouge, l'endroit était très luxueux.
Il y avait des bars, et un escalier menant à l'estrade.

— Ce n'est pas somptueux ? Qu'en pensez-vous ?


Il trouvait ça joli.. Eh bien elle pensait qu'il n'y avait pas d'araignée à combattre.
Un sorcier pouvait très bien se débrouiller seul.

— Vous n'êtes pas habillée pour combattre des araignées, vous. Je vais arranger ça


Comment ça pas habillé ?
Il claqua des doigts et la louve se retrouva en robe de soubrette.
Elle se fichait aussi de sa tenue pour ce qu'elle allait faire.
Chasser les araignées !

— Là, c'est convenable. Vous trouverez des plumeaux dans le placard, là-bas. La prochaine fois, amenez votre matériel, quand même, je serais pas toujours là pour surveiller vos arrières. Pour les mater, oui, pas pour les surveiller.


Il s'avança vers les escaliers, il manque pas de culot, c'était le cas de le dire.

— Vous venez ?


Il devait sûrement s'attendre à ce qu'elle tente de partir, ou bien qu'elle dédaigne le rejoindre.
Eh bien aucun des deux.
Lexi s'avança vers les escaliers, et elle s'assit sur les marches.

-C'pas mal.. Y a plus beau quoi.

Elle inspecta la salle du regard.

-Je ne vois aucune araignée. Et change moi ces vêtements, que je te trouve une assistante à la hauteur de tes attentes. Je ne risque certainement pas de t'aider.

Sur ces paroles, la louve se leva, et commença à se balader dans la salle de spectacle.

-Pourquoi moi, d'abord ?

Elle s'assoit sur les marches. Elle est gentille, mais qu'elle ne prenne pas trop cette habitude : ça va gêner les spectateurs quand ils voudront accéder à la salle de représentation.

— C'pas mal.. Y a plus beau quoi.
— Pardon ?

C'est sorti tout seul. Plus beau que mon théâtre ? Où qu'elle a vu ça, elle ? Et puis c'est quoi cette petite garce qui critique déjà tout ? Ça fait une éternité que je roule ma bosse dans le milieu, et z'allez pas me faire croire que c'est une gamine qui va commencer à la ramener ? Nononononon, m'sieurs-dames, nononononon.

— Je ne vois aucune araignée.

C'est normal, les araignées se cachent dans le noir car une araignée, par définition, est vouée à régner.

Hum... Qui m'a écrit cette blague ? Qui c'est qui a fait le script, là ? Hein, dites un peu, que je le VIRE. Je vais tellement le VIRER que même Pierre ne pourra pas protester. Ha ha, z'avez compris la blague ? Virer... Pierre Viret... figure emblématique du protestantisme... non ? ... Poursuivons...

— Et change-moi ces vêtements, que je te trouve une assistante à la hauteur de tes attentes.

Très précisément 18,6cm, mes attentes. Oh oui, je suis un vilain Magicien. Oh ouiiiiiii. Une seconde... elle vient de me tutoyer, là, non ? Me tutoyer avant de nettoyer, je trouve ça pas très pro !

Et puis voilà, et qu'elle se lève , et qu'elle se balade...

— Je ne risque certainement pas de t'aider.

Elle est toute choupie, cette fille. Et puis elle a un beau p'tit cul, quand même. Je descends de quelques marches, et je lui tapote la tête.

— Brave toutou, va. Il ne faut pas considérer ça comme un risque, mais comme une chance !

Je lui pince la joue.

— Il ne faut pas voir les évènements de la vie comme des risques, mais comme des chances. C'est tellement plus positif.

Je la gratouille sous le menton. Oh les chiens ça aime, ça, les gratouilles sous le menton. En général ils remuent la queue. Bon, si elle remue la queue, c'est signe que je dois mieux choisir mes assistantes.

— Ouh c'est le chienchien à son pépère, ça. Ouuuh c'est un bon chienchien, ça, hein ?

Puis je la tire par l'oreille et la traîne avec moi dans l'escalier.

— Allez, viens, chienchien, je vais te montrer ta niche.

Ce que je suis généreux, quand même ! Je vois une jeune fille, stupide, moche, sale, mal habillée, qui pue le chien mouillé, et j'en fais une jooooooolie princesse mimi tout plein qui a un nouveau château ! Je suis assurément le plus grand philanthrope d'un mètre quatre-vingt que le monde ait connu !

On monte, enfin, je monte et je la tire, tout en haut de l'escalier jusqu'à une fourche. Là, l'escalier part à gauche et à droite. Habile, ce choix, c'est difficile, la neutralité, de nos jours...

Je lâche mon nouveau bichon, j'enlève mon chapeau et j'en extirpe mon bâton. Car un Magicien sans bâton, c'est comme Brad Pitt avant de rencontrer Angelina Jolie : ça dure pas longtemps. La clé de mon pouvoir, c'est le bâton ! Sans bâton, adieu Magicien, quiconque le prend me fait faire ce qu'il veut. Oui, je parle bien de CE bâton-CI que j'ai DANS LES MAINS. Le message est assez explicite ou je dois être encore moins subtil ?

Aaaaanyway, je replace mon chapeau sur la tête, et d'un geste habile, je plaque le BÂTON HYPER IMPORTANT SANS LEQUEL JE NE SUIS RIEN sur le mur et je dessine, littéralement, une porte.

— C'est un raccourci. Viens avec moi si tu veux vivre.

Mon oeil brille rouge, bicoze terminator powa, j'agrippe le bichon par les cheveux, bicoze... bicoze, j'ouvre la porte, et je la pousse dans le noir.

Et je la suis peu après. Je saute dans le noir, et... OOOOOOOOH C'ÉTAIT PAS PRÉVUUUUUUUU !

Car à sauter à pieds joints dans le noir, on ne sait pas sur quoi on va tomber, et, surtout, on ne sait pas qu'on VA tomber ! Car oui, on tombe. Littéralement.

Et puis soudain : c'est le crash. On atterrit sur... sur de l'herbe... ? Je me redresse de moitié. Mais on est dans une plaine ! Verte ! Ooooh bon sang, c'était pas du tout prévu... Je ramasse mon chapeau, le fixe sur ma tête, et m'empare de mon bâton afin de me redresser.

Et voilà t'y pas que j'ai des hallus, non ? Si si, je vois une femme, mi-nana mi-lapin (et, je pressens, 100% casse-pieds), qui s'amène en sautillant et qui me bondit tout autour, et qui piaille en disant qu'elle s'appelle Acacia.

Rien à foutre, je veux mon théâtre, moi. Je me retourne alors pour voir mon bichon, car mine de rien je commence un tout p'tit peu à ne plus en parler, et ça, ça aide pas...

— Brave toutou, va. Il ne faut pas considérer ça comme un risque, mais comme une chance !
-Brave toutou ?

Elle voyait clairement qu'il l'ignorait, ce n'était une chienne, pour qui se prenait il avec ses grands airs ?
Hautain, surement narcissique, et égocentrique.
Si elle n'était pas quelqu'un d'aussi calme, son théâtre aurait fini sans dessus dessous.
Mais tout est relatif, Lexi est du magna en fusion, on sait jamais quand elle va exploser, mais là elle est en train de bouillir.
Il lui pinça la joue à la manière d'une grand mère qui chouchoute le petit dernier de la famille.

— Il ne faut pas voir les évènements de la vie comme des risques, mais comme des chances. C'est tellement plus positif


Il lui gratta le menton, et elle ne se gêna pas pour retirer ses mains sales d'elle, c'est quoi ces gars qui ont besoin de contact ?
Si ils veulent une soumise, ils ont cas la payer nom de Zeus. Oui, Zeus, parce que Zeus c'est Zeus et c'est bien un Dieu alors c'est pareil que nom de Dieu.

— Allez, viens, chienchien, je vais te montrer ta niche.


Et bien sûr comme l'homme parfaitement idiot qu'il est, il tire Lexi, mais ce n'est pas un stupide animal qu'on trimbale partout.
Elle observa alors les alentours, plus précisément le haut des deux escaliers, alors qu'il sortait un bâton de son chapeau, tel Rafiki dans le Roi Lion.. Il avait pas l'air bête avec son bâton.
Encore, Gandalf, il a la classe, tout comme Rafiki a la sienne.
Lui.. Il a pas grand chose..
L'air d'un randonneur peut être.
Faut rajouter le gros sac à dos et c'est ça !
Bref, Lexi observait les escaliers quand il la fit passer par la porte qu'il avait "dessiné", si on pouvait appeler ça une porte, oui, c'était moche comme porte..

— C'est un raccourci. Viens avec moi si tu veux vivre.


Elle tomba. Littéralement.
Mais ça lui importait peu, elle voulait juste rentrer chez elle, elle en avait marre, elle voulait prendre une douche bien chaude.. Ou un bain, c'est bien les bains.
Bref, elle en avait assez de lui.
Elle atterri tout en douceur, évidemment.. On va y croire, si on calcule la douceur sur l'échelle d'un loup garou quoi !
Elle avait juste envie de l'étrangler à ce moment là. C'en était assez maintenant.
Mais une voix la sortit de son envie de meurtre, elle se tourna vers la source qui l'avait stoppée dans son assassinat.

-Aca' ?

Elle s'était levée pour, à la base, tuer le sorcier, ou du moins lui faire comprendre qu'elle en avait marre, qu'il la gonflait avec ses manières, ça faisait d'ailleurs un moment qu'elle avait envie d'exploser comme ça mais bon.
Elle se tenait droite, les yeux fixant la jeune fille, les épaules lâche..
Elle était clairement en train de changer de position, elle n'était plus sur la défensive ou même l'offensive, elle était plutôt parti lui foutre trois baffes.

-C'est impossible.

Impossible, et pourtant elle était là.. Debout, tout sourire, et elles se fixent.
D'extérieur, ça ne se remarquait pas.
Mais à l'intérieur c'était un peu le bordel.. Non, c'était carrément le bordel, une Lexi déstabilisé c'est plutôt une mauvaise idée..
Elle ne voulait pas y croire, elle ne voulait pas rester ici, pas avec elle, elle était morte.
Et c'est ce qu'elle se hurlait à elle, morte. Définitivement.
Prise d'une certaine panique, elle saisit le sorcier par le col et elle le releva.

-J'peux savoir c'que t'as foutu espèce d'idiot ?!

Elle le secouait plutôt violemment, puis elle le reposa, calmement.. Et baissa la tête.
Elle imaginait déjà qu'il ait ce sourire, celui que tu as quand tu as gagné une partie..
Mais ce n'était pas fini.
Sans trop forcé non plus, elle lui envoya une claque monumentale, sans trop de force, mais c'est un loup garou, l'homme termina donc le cul par terre.
La louve était dans une position dangereuse, en colère, et déstabilisé...
Et jusqu'à présent, le magicien n'avait pas aperçu ses yeux cachés sous ses cheveux.
C'était sûrement le moment, lorsqu'elle releva la tête, le souffle rapide, faisant craquer ses articulations il aperçut ses yeux..
Leur couleur noisette avait disparut sous un gris opale.
Un regard qui, la première fois qu'on l'aperçoit, glace le sang.
En définitive, il avait mis Lexi dans un tel état qu'elle risquait de se transformer.
Soit dans 3 secondes, soit dans 1h, soit pas du tout...
C'est selon ce qu'il va faire.
En attendant, elle le fusillait du regard, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire avec Acacia, elle avait beau se répéter qu'elle était morte.. Elle était aussi debout face à elle.
Elle n'avait jamais pensé à la possibilité de la revoir un jour.
Elle serrait les poings comme pour se contenir.. La mâchoire tendue, on voyait clairement le muscle contracté..
Ok.. Elle était en rogne.
Et c'était ce qui l'empêchait de fondre en larme.
Elle n'aurait de toute manière pas pleurer devant lui.
Il jouait avec ses nerfs depuis maintenant trop longtemps pour qu'elle puisse faire comme si de rien n'était.

— Aca' ?

Non, sérieusement, elle s'appelle vraiment Acacia ? HA HA HA HA ! Comme la gogole dans la mécanique du coeur ! HAAAAAAA HA HA HA HA HA HA ! Miss Acacia ! Oh la HONTE monumentale !

— C'est impossible.

Alors là, je m'insurge.

— On est au théâtre, mon bichon. Au théâtre, tout est possible !

Ça me rappelle mon vieux théâtre des merveilles, ça. Oh, bientôt, bientôt... En y regardant de plus près, mon bichon n'a pas l'air du tout d'apprécier de voir la lapinette. Et pour preuve, alors que je vais pour me relever, v'là-t'y pas qu'elle m'agrippe par le col et me redresse d'un coup sec. Elle a d'la force, la minette !

— J'peux savoir c'que t'as foutu espèce d'idiot ?!
— Un wibbly-wobbly timey-wimey... stuff ? hasardé-je. Bon, d'accord, la référence est un peu pop, mais...

Et elle me secoue comme un prunier qui a perdu ses plumes ! Vous avez déjà vu un prunier qui a perdu ses plumes ? Normal, c'est parce qu'ils ont honte.

Elle me lâche - serait-elle redevenue raisonnable ? - et baisse la tête. Serait-elle vexée/blessée/énervée ? Rayez les mentions inutiles.

Et soudain elle me file une de ces torgnoles ! Mes aïeux ! J'vous raconte pas, j'ai la tête qui fait trois fois le tour sur elle-même ! Au moins, je sais qu'elle est vexée/blessée/énervée. J'en retombe par terre, et il me faut l'usage de mes deux mains pour que je stoppe enfin ma tête de se la jouer grand-prix de patinage artistique !

Bon, eh bien je suppose désormais que les masques doivent tomber. Acta est fabula, comme disent les saoudiens ! Il est temps de passer aux choses sérieuses ! Je suspecte avec une rare aisance que ma jeune amie est un brin de mauvaise humeur. Ça doit être sa période du mois. Je me relève, encore, m'appuyant sur mon bâton, pendant que la lapine continue à nous bondir autour.

Sérieusement, je vais en faire un civet, de cette bestiole, si elle arrête pas de sauter comme ça.

Ma jeune amie serre les poings et les dents. Si je ne m'abuse, d'après le livre "basiques de la PNL", c'est signe qu'elle est plutôt tendue. Tant mieux, c'est toujours les plus tendus qui font les plus dodus. Proverbe chpoune. Qui n'a par ailleurs aucun sens.

— Bon, écoute, bichon, vois le bon côté des choses. Regarde, tu es en terrain connu !

J'écarte dramatiquement les bras pour montrer l'ampleur du monde.

— Et tu as ton amie ! Le soleil brille, il fait beau, il fait bon, le monde est en paix ! Que voudrais-tu de plus, à part rester ici éternellement ?

Je frappe le sol du bout de mon bâton, et trois arbres apparaissent simultanément autour de nous.

— Tu auras tout ce que tu désireras, ici ! Tout ce qu'il te faudra : la liberté, l'espace, le temps... Ce que tu souhaites, tu peux l'avoir !
— Oui, Lexi ! ajoute Miss Acacia. On sera bien ici, toutes les deux !

Comme elle dit.

— Bon, bien entendu, mes services ont un coût, hé hé... Mais puisque tu m'es sympathique, je te fais une réduction de 40% (applicable sur les services hors taxe et hors coût d'envoi).

C'est une offre imparable ! Je croise les bras, fier de moi ! Finalement, j'ai pas tant perdu que ça, chuis plutôt en forme, niveau négo.






(J'ai changé de couleur parce que je me suis rendu compte que c'était pas pratique. Ma nouvelle couleur c'est tout simplement orange.)

— Bon, écoute, bichon, vois le bon côté des choses. Regarde, tu es en terrain connu !
-Je ne connais rien de ce lieu.

Son air dramatique tapait de plus en plus sur le système de la louve qui perdait la boule, en plus, il a pas l'air bête, elle sait très bien qu'il n'avait rien prévu de tout ça.
C'est après qu'un détail vint heurter son esprit.

-Bichon ?


Ca sentait vraiment pas bon, Lexi pencha la tête à la manière d'un loup.

— Et tu as ton amie ! Le soleil brille, il fait beau, il fait bon, le monde est en paix ! Que voudrais-tu de plus, à part rester ici éternellement ?


Il frappa le sol avec le bâton sortit tout droit d'un dessin animé. Et trois arbres apparurent.
Mais qu'est ce que c'est que ce bazar ?
De plus, Acacia commençait à agacer la brune, à force de bondir, elle allait voltiger dans pas longtemps.

— Tu auras tout ce que tu désireras, ici ! Tout ce qu'il te faudra : la liberté, l'espace, le temps... Ce que tu souhaites, tu peux l'avoir !
— Oui, Lexi ! ajoute Acacia. On sera bien ici, toutes les deux !

Tout ? Tout ? Vraiment tout ce qu'elle voulait ?
Elle se laissait calmer par l'idée d'avoir un nouveau départ...
Elle regarda Acacia, on pouvait sûrement au travers de sa colère, lire de la douleur.
On ne ramène pas les vivants d'entre les morts..
Ce n'était pas Acacia. Non, Acacia ne l'aurait pas accueilli ainsi, elle l'aurait tester en tirant avec un de ses gun pour voir si elle était toujours aussi rapide.
C'était trop attentionné pour être Acacia, trop peu de vulgarité, et d'insolence.
Oui, Acacia, c'est de l'insolence, de la moquerie, et de la vulgarité.

— Bon, bien entendu, mes services ont un coût, hé hé... Mais puisque tu m'es sympathique, je te fais une réduction de 40% (applicable sur les services hors taxe et hors coût d'envoi)

Elle avait déjà fait son choix, mais la colère envers lui.. Se décupla, comment pouvait il se servir d'une image d'elle, et la salir ainsi.
Alors que la vulgaire photocopie s'était rapproché de Lexi.
Elle l'attrapa au niveau du cou.

-M-mais enfin, L-lexi qu'est ce q-que t-tu fais, j'étouffe..
-Disparais toi et ton monde trop parfait.

Elle la jeta sur son magicien de pacoti, mais n'allez pas croire que ça ne l'atteignait pas, elle avait sa voix son physique, et ça lui déchirait le coeur de faire ça, jamais elle n'aurait levé le moindre petit doigt sur elle.
Tout d'abord, parce qu'elle était plus jeune, mais en plus.. Elle l'avait sauvé, et soutenue.
Elle se sentait craquer, elle avait envie d'hurler, de pleurer, d'aller a la limite extrêmes de sa puissance.
Elle revint alors vers eux, et son regard fut vide d'émotion, avant qu'une étincelle de colère ne déclenche le feu de sa violence.

-Tu parles, Lexi dans son pays des Merveilles, je n'y crois pas, je n'y crois plus ! Tu m'entends abruti ?! Je ne dépenserais pas un centime pour ce paradis faussé, j'suis dans le désert.. J'ai des hallucinations, tout ça.. C'est un mirage.. Et je t'interdis de me manipuler !

Elle releva l'Acacia bis, par les cheveux.

-Aïe ! Tu me fais mal, arrête ! gémit la lapine.

Elle la jeta comme un vulgaire sac, et elle eut l'impression qu'on lui planter un poignard dans le dos.
Lexi était tiraillée entre ces deux extrême : la colère et la douleur.
D'un côté elle voulait hurler, tout casser, de l'autre, pleurer et se cacher.

-Toi ! Ramène moi dans la rue où tu m'as trouvé. Maintenant.

Au plus, elle y pensait, au plus elle se sentait coupable, mais elle n’abandonnerait pas l'idée de quitter de rêve éveillé..
Elle devait tourner la page. Définitivement.

(je savais pas trop quoi mettre.. J'espère que ça te va ^^)

Soudain, au moment où je m'y attends le moins (et ça en dit long sur ma surprise quand on sait que je m'attends constamment à ce qu'un piano tombe du ciel), mon bichon jette ses mains sur le cou de Miss Acacia.
— M-mais enfin, L-lexi qu'est ce q-que t-tu fais, j'étouffe..

Oui, je dois avouer que moi aussi, j'aimerais bien savoir.

— Disparais toi et ton monde trop parfait.

Elle me jette la lapine dessus, et je me la prends sur le torse de plein fouet. Je récupère mon équilibre grâce à mon bâton et relève la tête. Au-dessus de nous, le ciel est en train de se craqueler.

— Tu devrais arrêter ton cinéma, jeune fille, dis-je tout en ne quittant pas le ciel des yeux.
— Tu parles, Lexi dans son pays des Merveilles, je n'y crois pas, je n'y crois plus ! Tu m'entends abruti ?!

Le ciel se lézarde encore plus, et la fissure descend jusque sur l'horizon. Les arbres commencent à tomber en morceaux. Une lumière blanche aveuglante se faufile peu à peu parmi les brèches qui éventrent tout mon beau monde.

— J'entends bien, oui, mais tu...
— Je ne dépenserais pas un centime pour ce paradis faussé, j'suis dans le désert.. J'ai des hallucinations, tout ça.. C'est un mirage.. Et je t'interdis de me manipuler !

Elle agrippe à nouveau ma lapine et la re-jette à nouveau au loin. Ça ne m'arrange plus tellement, ce qu'elle fait, là. La terre tremble, des débris tombent du ciel, la lumière se fait plus envahissante.

— Toi ! Ramène moi dans la rue où tu m'as trouvé. Maintenant.
— Assez !

Et soudain, tout se brise. Comme un miroir, tout s'effondre autour de nous, la lumière blanche nous enveloppe et...

Et nous voilà sur la scène du théâtre.

Devant moi, la fosse pour l'orchestre, ensuite les rangées de sièges rouges s'élèvent jusqu'à la porte de sortie. Derrière moi, le rideau de velours cramoisi. Je tâte du pied : les planches laquées de la scène.

Bon sang ! D'un geste rageur, je jette mon chapeau par terre et le piétine. Puis je me tourne furibond vers la louve et la pointe de mon bâton.

— Toi ! C'est de ta faute ! Tu as fait du mal à mon Théâtre !

Techniquement, en fait, ce n'est pas encore mon théâtre... C'est pour ça que le charme a été rompu, à coup sûr. Je n'ai pas encore eu le temps de me lier avec mon établissement, mon pouvoir n'est pas aussi important qu'il l'était avant la guerre...

Il lui a suffi d'une forte volonté pour briser le sortilège, mais qu'elle ne croie pas qu'elle va s'en sortir comme ça.

— Tu as détruit mon enchantement mais c'est loin d'être terminé !

J'enrage, mais je ne peux pas lui faire de mal. Elle est encore trop précieuse. Il me faut sa signature. C'est tout ce qu'il me faut.

— Tu n'avais qu'à dire oui, et tu aurais tout eu ! Tout ! Bon, certes, en échange, tu aurais été condamnée à me servir jusqu'au-delà de ta mort, mais ça n'est qu'une infime contrepartie par rapport à tout ce que tu aurais pu avoir !

Je soupire, et cogne le bâton contre les planches de la scène. Je baisse la tête et me pince l'arête du nez.

— Très bien, je suis beau joueur... soupiré-je derechef. Je l'admets, tu m'as battu à notre petit jeu. Tu es libre de partir si ça te chante...

Je redresse la tête et lui adresse mon plus beau sourire garni de dents pointues.

— Si, bien entendu, tu trouves la sortie, kssshéhéhé...

La vérité, c'est qu'il n'y a pas de sortie, il n'y aura jamais de sortie. Toute porte franchie ramènera ici. Je suis sûr qu'elle doit commencer à s'en douter.

Je m'écarte de son chemin et m'assoit dans un fauteuil qui n'était pas là avant mais qui l'est maintenant.

— Vas-y, je t'en prie. Tu es libre d'aller où tu le désires. Ou, si tu le préfères...

Je fais apparaître une table carrée sur laquelle trônent un parchemin scellé d'un ruban orangé et un stylo à encre.

— ... Nous pouvons peut-être trouver un accord, kssshéhéhé...

Je pose le bâton et joins les doigts tout en souriant. C'est une guerrière, qu'elle le veuille ou non. Elle en a fait une belle démonstration. Les guerriers ne refusent jamais un bon combat, alors il est temps de prendre les armes et d'aller à la confrontation.

— Tout ce que tu as à faire, c'est de signer en bas de page. Ne t'embête pas à lire les clauses, je les rédigerai plus tard. Pas de panique, c'est les mêmes pour tout le monde.

Je m'enfonce dans le fauteuil et croise les jambes.

— Faire de toi ma marionnette était une erreur grossière, je suis forcé de le reconnaître. En revanche, je peux exaucer tous tes souhaits. En dehors de trois : tuer quelqu'un, ressusciter quelqu'un, et remplir un avis d'imposition. Non pas que je sais pas le faire, mais c'est extrêmement ennuyeux.

À part l'avis d'imposition. Ça... je sais vraiment pas faire.

— Je peux te donner tout ce que tu désires le plus. Ce que je réclame en échange, ce n'est rien comparé à la future déesse vivante que tu seras. Tout ce que je veux, c'est une petite, une toute petite petite chose, dont tu n'auras plus besoin : ton coeur.

Tout autour d'eux se fissura puis se brisa, en un semblant de verre qui explose autour d'eux, puis ils se retrouvèrent sur la scène.
Ca n'allait donc jamais se finir, tout ça, toute cette mascarade.
Lexi était épuisée, un des inconvénients à pousser ses forces jusqu'à la plus grande des limites.
Alors qu'elle regardait autour d'eux, elle le vit tel un gamin qui fait un caprice à piétiner son chapeau comme si le problème venait de ce dernier, comme si l'écraser allait changer la donne.

— Toi ! C'est de ta faute ! Tu as fait du mal à mon Théâtre !
-Ton théâtre ?

Lui appartenait il vraiment ?
Il était abandonné, ce théâtre, donc, à personne.

— Tu as détruit mon enchantement mais c'est loin d'être terminé !
-Non, non, non.. C'est fini, stop.

Il veut quelque chose de précis venant d'elle, elle est la clé de cette énigme.

— Tu n'avais qu'à dire oui, et tu aurais tout eu ! Tout ! Bon, certes, en échange, tu aurais été condamnée à me servir jusqu'au-delà de ta mort, mais ça n'est qu'une infime contrepartie par rapport à tout ce que tu aurais pu avoir !
-Infime ? Je suis immortelle, la mort pour moi, c'est dans longtemps, ce n'est pas infime.

Il soupira, et de son vieux bâton de la jungle, il tapa sur les planches de la scène.
Le lieu était tellement vide, que le son résonna.
— Très bien, je suis beau joueur... . Je l'admets, tu m'as battu à notre petit jeu. Tu es libre de partir si ça te chante...
Lorsqu'il releva la tête avec ce sourire des plus déplaisant, il ne fit qu'accentué le demi-mensonge qu'avait perçu la louve.. Il jouait sur les mots, et il n'était pas mauvais, elle était libre oui, de partir non.
— Si, bien entendu, tu trouves la sortie, kssshéhéhé...

Elle se savait coincé ici avec ce fou furieux.
Tous les chemins mènent à lui.
C'était ça le vice caché.
Il s'écarta puis il s'assit, le pire c'est qu'il pense qu'en l'encourageant, elle allait naïvement chercher.

 — Vas-y, je t'en prie. Tu es libre d'aller où tu le désires. Ou, si tu le préfères...


Il fit de nouveau apparaitre un table, mais cette, aucune roue.
Des parchemins du genre Harry Potter. 

— ... Nous pouvons peut-être trouver un accord, kssshéhéhé...

Toujours souriant, il posa son bâton et joint ses doigts. Quoiqu'il compte faire, il ne fallait pas se laisser démonter, pas par un gars pareil, de toute manière, elle était en rogne, elle ne réfléchissait plus trop, elle savait que c'était idiot, et ça l'agaçait encore plus, elle était dans un cercle vicieux dont elle ne sortirait pas, tant qu'elle serait en sa présence.


-Tu penses que je vais dire, ok je signe sans même savoir ce que c'est ?

Il s'enfonça dans son fauteuil et il croisa les jambes, d'une manière élégamment féminine.

-Huumhm..

A vrai dire elle le laissait terminer, c'était un espèce de pacte.
Un contrat.

Elle ne put empêcher un rire moqueur de s'échapper de sa gorge.
Et comme on dit, elle riait de bon coeur.

-Mon coeur, rien que ça ?

Elle ricana une dernière fois puis elle s'approcha de lui, saisi un coin de la table et l'envoya valser à l'autre bout du théâtre.

-Prends ça comme un non.

Elle l'affrontait, droit dans les yeux.
Elle ne voulait dépendre de personne.
Lexi commença alors à tourner autour de lui telle la bête féroce qu'elle était au fond.

-Tu n'as rien à me donner, absolument rien. Si je veux quelque chose, je me débrouillerais bien seule.

Elle continuait de marcher, à une allure lentement et découpée par le son des planche qui grince sous ses pieds.

-Et on a tous besoin d'un coeur. Pour vivre.. Pour.. Ressentir.

Oui, ressentir, et à ce moment là, la louve se fit presque une leçon à elle même.
Si elle se sentait vide, c'est parce qu'elle ne ressentait pas.. Ou du moins.. Plus.
Elle devrait presque remercier l'autre idiot pour cette leçon.
Mais, il ne le méritait pas.
Elle s'était arrêtée de lui tourner autour tel un vautour, alors qu'elle prenait conscience de tout ça.

-Crées une sortie, débrouille toi, mais crées une sortie, je veux partir.

Elle s'était calmée, mais pas totalement et sa patience avait des limites.
Et Lexi savait qu'il allait encore faire mu-muse..

— Tu penses que je vais dire, ok je signe sans même savoir ce que c'est ?

Euh... oui ? C'est trop... demandé, c'est ça ?

— Huumhm.. Mon coeur, rien que ça ?

Ah bah non, en fait c'était pas trop. Ce n'était QUE ça. Et là, elle prend ma table et lui fait KAME HAME HA dans sa face. Eh, ma table ! T'as idée de la dépense d'énergie dont je dois faire preuve pour ne matérialiser qu'une simple table ?!

— Prends ça comme un non.

Et zut. Tu. M'agaces. SÉRIEUSEMENT. Et tu vas arrêter de me tourner autour comme si t'étais une sorte de prédateur ultime ? T'es une femelle ! T'es bonne qu'à te faire engrosser et à pondre des chiots à la chaîne ! Là !

— Tu n'as rien à me donner, absolument rien. Si je veux quelque chose, je me débrouillerais bien seule.

Au contraire, ma chère, j'ai tout à te donner. Et tout à te prendre. Tout tout tout. C'est pour ça que je suis le Magicien. Je suis l'alpha et l'oméga, je suis le commencement et la fin, je suis en train de pomper le discours de Dieu, what the fuck ? QUI écrit mes scénarios ?! Qu'il se dénonce !

— Et on a tous besoin d'un coeur. Pour vivre.. Pour.. Ressentir.

C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. La preuve, les vampires. Tu leur brises le coeur, ils sont "ok, cool, on va s'boire un p'tit Ricard ?". Mais tu leur coupes la tête, et là.. LÀ... ils stressent. Tu as déjà vu un vampire stressé, petite ? C'est flippant, les vampires stressés... Ça brille au soleil, les vampires stressés... Ça fait des blockbusters américains pour adolescentes, les vampires stressés...

J'en ai assez de ces jérémiades.

— Crées une sortie, débrouille toi, mais crées une sortie, je veux partir.

Ça suffit, maintenant. Je me lève et récupère mon bâton.

— Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à aller chercher mon dû moi-même.

Je frappe mon bâton par terre et le transforme en canne à pêche.




Eh bien quoi ? Je suis dans mon théâtre, j’ai droit à tous les coups du lieu du même nom !

Je lance la ligne dans la gorge de ma jeune assistante et remonte alors le moulinet.

— Ouh, ça mord ! Je crois que j’ai chopé un bon morceau !

Je remonte la ligne, mais on oppose de la résistance, là-dedans ! Je tire, je rembobine le moulinet, je lutte ! Crois-moi, mon gars, c’est pas une poiscaille immobile et qui boum-boum qui va avoir raison du valeureux Magiantiago ! Pour tous les incultes qui ne saisissent pas la référence quasiment évidente, je vous enjoins fortement à relire Hemingway. Un garçon brillant, vraiment.

À force de forcer (ha ha), je tire, je tire, je tire eeeeeeet… Yes ! Je tombe en arrière, mais parvient à lui arracher de la gorge un joli petit coeur tout pulsant de vie ! Je le récupère de justesse dans mes mains, et l’observe battre entre mes doigts.

— Et bonjour, toi… soupiré-je. Tu as les yeux de ta mère !

Je lui chatouille les ventricules, et il me sourit. Autant que ce qu'un myocarde peut sourire. C'est-à-dire pas vraiment perceptible.

Je me relève.

— Un marché est un marché, petite fille. Il est temps de rentrer faire tes devoirs. Mais ne t’en fais pas, je ne serai jamais très loin de toi. Je ne laisse pas mes enfants s’éloigner de leur nouvelle maison.

Le théâtre autour de nous se désagrège, comme si un château de cartes s'écroulait et révélait le monde autour, c'est-à-dire la rue du Solstice d'Hiver.

Moi-même je commence à m'évaporer, le coeur bien en main.

— N'oublie pas d'être bien sage, de faire tes devoirs, de ne pas faire enrager ta mère, et surtout de ranger ta chambre.

Je disparais enfin dans un éclair de lumière et puis plus rien.






Au fond de mon théâtre, je caresse délicatement mon précieux trésor. Bon, je n'ai pas eu sa signature, mais ce n'est qu'une question de temps. Et le temps, c'est justement ce dont je manque le moins. Mais cette altercation m'a fait réfléchir, néanmoins. Ce qu'il me faut, c'est un nouvel émissaire. Ou plutôt, que je récupère l'ancien.

— Requiem, hélé-je.

Je me retourne, et voit apparaître mon fils. Enfin, l'un de mes fils.

— R, R... chuchoté-je en lui époussetant ses épaules couvertes de son fidèle habit SS. Mon enfant, j'ai besoin de toi.

Je lui nettoie un peu le masque de carnaval de Venise sur son visage.

— Je crois que ton frère a besoin d'être remis dans le droit chemin.











(Voilà, je suis vraiment désolé d'avoir mis autant de temps à répondre ! Du coup j'ai clos le truc de façon à ne pas trop te bloquer, et j'espère justement ne pas t'avoir coincée dans tes RPs ! Encore désolé ! Sumimasen !)

— Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à aller chercher mon dû moi-même.

Je frappe mon bâton par terre et le transforme en canne à pêche.
La pêche au canard maintenant ?
Mais lorsqu'il lança sa ligne vers Lexi elle comprit que les canards.. Bah ils allaient rester au placard.
Le fil glissa le long de sa gorge, ce n'était pas une partie de plaisir pour la jeune louve qui sentait son estomac faire des bons dans son ventre en sentant la corde glisser et s'enfoncer.

— Ouh, ça mord ! Je crois que j’ai chopé un bon morceau !

Il remonte la ligne même s'il a l'air de rencontrer des difficultés.. Lexi quant à elle est comme paralysée et son estomac lui fait des feintes, c'était certainement le bon moment..
Enfin, elle sentit un truc sortir d'elle alors que le Magicien tombait à la renverse. Il se releva bien vite, fier de sa trouvaille sortir des entrailles d'un loup garou.

— Et bonjour, toi… soupiré-je. Tu as les yeux de ta mère !

Il commença à faire jou-jou avec son coeur, ce qui.. L'écoeura, même sans coeur.. Elle était déjà nauséeuse mais alors là. Ca empirait.
Elle qui n'avait jamais été malade, vomir, c'était nouveau..
Mauvaisement nouveau.

— Un marché est un marché, petite fille. Il est temps de rentrer faire tes devoirs. Mais ne t’en fais pas, je ne serai jamais très loin de toi. Je ne laisse pas mes enfants s’éloigner de leur nouvelle maison.

Le théâtre autour de nous se désagrège petit à petit..
Lui aussi commence à disparaitre.. Son pouvoir s'est il autant affaiblit ?
Pas très puissant comme sorcier..

— N'oublie pas d'être bien sage, de faire tes devoirs, de ne pas faire enrager ta mère, et surtout de ranger ta chambre.

Mais qu'est ce qu'il lui chante là ? Ce n'était pas son père.
Il disparu puis plus rien..
Enfin..Si.. Lexi qui vomit sur son beau tapis somptueux..
Tant pis.. Elle sortait en courant du théâtre, la grande porte donnait sur la rue.. Plus personne.
C'est sur le chemin du retour qu'elle eut la chance de prendre conscience.
22h, c'était tard, il faisait nuit, on se doutais bien que c'était pas 18h mais elle avait passé tant de temps perdue dans ce théâtre maudit ?
Ca lui apprendra, la curiosité est un mauvais défaut.. Qui a des bons côtés.


-Promis juré, je ne jouerais plus avec des sorciers. 


Elle rentra chez elle et s'assit sur un fauteuil face à sa grande fenêtre donnant une vue dominante sur les autres maisons lui permettant d'apercevoir un bout de forêt, ainsi que le ciel étoilé, et la lune..
Elle n'était pas encore pleine, mais ça approchait à grand pas, et elle le sentait de tout son être. Même si elle gérait son loup, les soirs de pleine lune, la transformation était obligatoire. Pour éviter tout désagrément.
Mais elle ne s'assoupit pas une seconde, et vit même l'aube, trop de question lui trottait dans la tête.. Elle avait besoin de comprendre ce qu'il avait fait, il lui avait pris son coeur.. Elle devrait mourir.
Elle y travailla des jours durant, puis un soir, veille de la pleine lune elle y pensa..


-A moins que ce ne soit qu'une illusion.


Enfin, elle put trouver le sommeil, un sommeil réparateur, elle ne dormait plus beaucoup ces derniers temps à cause de ça, elle se haïssait vraiment d'avoir eut un peu de curiosité pour un magicien de rue.
Plus jamais ça, se répétait elle sans cesse.


Ok je ne parle pas de mon retard, j'ai pas beaucoup de temps entre ma fiction et mes cours, j'suis en galère, donc je gère plus trop mes RPs j'suis désolée j'espère que ça va ce que j'ai écrit ^^ (la passage où elle vomit -> vachement classe, très chic je sais xD)