Álfur og Kabbalah [PV Ella]

Dimma Dökkhönd s'était aventuré plus en avant dans la forêt que d'ordinaire. Depuis quelques temps, et à cause des mouvements inquiétants des Gardiennes, il avait pris la décision de porter ses pouvoirs à leur maximum.

Pendant que dans les laboratoires dissimulés dans le Hákarl, le vaisseau-amiral de la Kabbale, le Professeur Mahmoud Saffat travaillait sur une façon de maximiser ses facultés en terrain aquatique, le Professeur Gloire Ndinga, depuis les tréfonds du QG souterrain, tentait de donner à son maitre des facultés supplémentaires en terrain forestier. Et aujourd'hui, Dimma testait l'une de ces inventions.

Il s'était ainsi enfoncé profondément dans la forêt, seul. Il était toujours prudent, mais si l'invention du Professeur Ndinga s'avérait défaillante, aucun de ses hommes ne devait le voir dans une position de faiblesse. Cela remettrait automatiquement en cause son statut de leader et de demi-dieu. Il avait même laissé Jorge, le Razoran mexicain, à la base. Derrière sa moustache épaisse et sous son sombrero, ce monstre formidable était attristé de voir partir son nouveau maitre.

Dimma s'arrêta, et regarda les arbres autour de lui. C'était bon : il était perdu. C'était tout ce qu'il fallait. Conservant naturellement son calme, il reprit sa route entre les troncs et les racines. Il vérifia encore une fois son équipement : des gantelets reliés par un câble à une petite batterie électrique sanglée dans son dos, sous ses vêtements. Théoriquement, il n'y avait aucune raison pour que l'expérience échoue. Dans la pratique, il n'y avait aucune raison pour qu'elle réussisse non plus...

Il s'arrêta à nouveau, net cette fois. Il venait d'entendre un bruit. Cela pouvait être n'importe quoi : un Silas, un Kudarata, un Bohonja... Un Akumu, peut-être ? Si c'était vraiment un Akumu, l'expérience serait par défaut un fiasco. Demeurant sur ses gardes, Dimma scruta précautionneusement les environs, plissant les yeux derrière son masque. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?

Il se sentit soudain soulevé dans les airs et brutalement frappé contre le sol, puis tiré en arrière. Groggy, surpris par l'attaque, il s'agrippa à une branche, mais celle-ci céda aussitôt. Il parvint à attraper une racine, et la serra aussi fort qu'il le put pour pouvoir regarder ce qu'il lui arrivait : un tentacule noir et visqueux lui enserrait le mollet. Il essaya de continuer à s'agripper, mais le tentacule disposait d'une force phénoménale. Il l'arracha de son perchoir de fortune et le traina à même le sol. Dimma s'accrocha à une autre racine, et comprit enfin que ce qui venait de l'attaquer n'était autre qu'un Musaboru. Le Musaboru itself. L'Elfe n'avait par conséquent plus beaucoup de temps à vivre devant lui.

Il se maintint sur la racine d'une main tandis que, de l'autre, il atteignit son poignet, et pressa un bouton. Un câble métallique jailli de son avant-bras et s'enroula autour d'un tronc d'arbre plus loin. Prenant ainsi appui, il se retourna rapidement, dégaina une dague dans l'étui attaché à sa botte, et trancha d'un coup sec le tentacule qui le retenait. Dimma fut alors propulsé vers l'arbre, et manqua de s'écraser dessus. Il roula au sol et se releva aussitôt, haletant. Déjà, de nouveaux tentacules revinrent à l'assaut. L'Elfe fit rentrer le filin dans son gantelet, et visa les appendices gigotants. Il pressa à nouveau le bouton : le filin fut projeté en avant et transperça le tentacule le plus proche.

— Il est temps de voir ce que cette arme a dans le ventre, pensa-t-il.

Il se concentra pour faire passer l'électricité de la batterie dans le câble et... rien ne se passa.

— Quoi ?

Il tenta à nouveau, et à nouveau rien.

— Professeur Ndinga, vous êtes viré.

Les tentacules se jetèrent sur lui et s'enroulèrent autour de ses jambes. Il ne lui restait plus qu'à trouver un autre moyen de survivre.

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Dimma s'attendait à éprouver l'horrible douleur de se faire écarteler, et songea un instant que c'était ironique en se rappelant que c'était là le sort qu'il avait réservé à l'époux de sa soeur. Enfin... L'ex-époux de sa soeur. Avait-il une soeur, d'ailleurs ?

Un sifflement vint outrageusement interrompre le fil de ses pensées, et il sentit les bras visqueux du céphalopode informe se tendre. Il jeta un coup d'oeil, et remarqua que des flèches les avait cloués au sol. Il aperçut alors une silhouette gracile bondir vers lui, et sectionner les tentacules qui le retenaient encore prisonnier.

Abasourdi par l'enchainement des évènements, Dimma commença à se relever maladroitement, mais la forme se jeta sur lui et le fit rouler sur le côté. Il nota qu'il se trouvait sur le dos, et qu'il était littéralement dominé par la... femme... qui venait de le... sauver.

Cela faisait beaucoup d'impossibilités en seulement cinq minutes. Car c'était en effet une gamine qui venait de lui épargner une mort lente et surement douloureuse. Une blondinette armée d'un arc et d'un coupe-papier. Peu de choses pouvaient réellement surprendre Dimma, mais cette situation-ci en faisait désormais partie.

La jeune fille se redressa la première, et cela conforta Dimma dans l'idée qu'il détestait être dominé.

— Grimpez à un arbre ! Il éprouve des difficultés à viser en hauteur !

Et en plus elle lui donnait un ordre. Cette gamine n'aimait décidément pas beaucoup la vie. S'il n'était pas dans la forêt, Dimma aurait trouvé au moins 79 façons de la tuer, dont 23 employaient l'usage détourné d'un DVD de Stanley Kubrick.

Elle se retourna subitement et envoya une volée de flèches en direction du Musaboru. Puis elle fit signe à Dimma de la suivre avant, telle la sauterelle qu'elle était, d'escalader un tronc et de se percher sur une branche. Dimma se releva lentement. L'heure n'était pas à la contestation, il réussirait tôt ou tard à reprendre les choses en main, il lui suffisait simplement d'être patient.

Il tendit son avant-bras et pressa le bouton de son gantelet. Le filin métallique fut projeté et s'enroula autour d'une branche, et il n'eut plus qu'à se hisser pour se mettre en sécurité. Il put enfin reprendre son souffle, mais fut aussitôt rejoint par sa sauveteuse.

— Comment vous sentez-vous ?

Humilié.

— Bien.

Les doigts de la jeune fille étaient crispés sur son couteau à fromage. Il ne se sentait pas spécialement menacé par elle, elle donnait plus l'impression d'être une amatrice qu'une guerrière, qu'il pouvait aisément désarmer pour lui griller le cerveau. Cependant, ce n'était pas conforme à la bienséance. Tirant sur son câble toujours enroulé autour de la branche, il s'en servit pour descendre de l'arbre et retoucher la terre ferme. Là, au moins, il se sentait plus à l'aise.

Ce fut alors que quelque chose le frappa. Il l'avait remarqué précédemment, mais n'y avait pas tant prêté attention, puisqu'il y avait été habitué toute sa vie. Il se retourna et observa la jeune fille.

— Vous êtes une Elfe. Je n'en avais plus vu depuis la guerre. Je ne suis donc plus le seul sur cette planète.

Cette découverte subite lui fit un effet étrange, comme si, brusquement, une tasse de chocolat chaud onctueux venait d'enrober une partie de son coeur. Ce fut presque comme si, durant un instant, il se sentait... chez lui.

Néanmoins, la mécanique de son esprit reprit vite le dessus, et les rouages de métal et d'acier de son cerveau chassèrent la glu chocolatée de son coeur.

— Fascinant. Je croyais notre race complètement éteinte.

Il enchaîna sur un sujet complètement différent aussitôt :

— Ne vous inquiétez pas pour le Musaboru. Il ira se venger sur une autre bestiole sans défense.

Entendre par là un démon auquel il avait fait récemment perdre la mémoire.

— D'où venez-vous ?



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Le Musaboru venait de laisser filer sa proie mais il n'allait certainement pas en rester là. Ella craignait qu'il se déplace jusqu'à eux pour poursuivre ce qu'il avait commencé, bien que ça n'était pas dans ses habitudes. Mais pour le moment, le plus important était de s'assurer de l'état de la personne qu'elle venait de sauver. C'était plutôt difficile de savoir s'il éprouvait une quelconque douleur car son masque ne laissait transparaître aucune émotion, néanmoins il allait assez bien pour se mouvoir et être réactif.

L'elfe était intriguée par plusieurs éléments le concernant. En premier, ça parait évident, son masque. Qui pouvait bien se balader en pleine nature en portant une telle chose sur le visage ? En second lieu, que faisait-il seul dans cette partie de la forêt ? Tout le monde sur Edora savait qu'elle était grande, pas toujours sûre et qu'il était facile de s'y perdre si on ne savait pas s'y orienter. Et le dernier point, qui cette fois était une pure question de curiosité : de quelle race était-il ?

-Bien.

Ella sursauta légèrement, tirée de ses pensées. Il venait de répondre au sujet de son état de santé. Elle était à présent rassurée de savoir qu'il n'y avait pas de grosses conséquences à l'attaque du montre. Elle l'observa un petit moment jusqu'à qu'il utilisa le drôle de câble dont il s'était servit pour monter sur la branche, pour descendre ce coup-ci. Sa voix était posée, et il venait de s'éloigner d'elle, Ella n'avait plus aucun raison de penser qu'il envisageait de l'assaillir et pu donc relâcher son étreinte du poignard et le ranger calmement.

-Vous êtes une Elfe. Je n'en avais plus vu depuis la guerre. Je ne suis donc plus le seul sur cette planète.

Alors comme ça, ils appartenaient tous les deux à la même race ? Difficile de le deviner, sa capuche recouvrant autant ses cheveux que ses oreilles, et son masque cachant toutes caractéristiques qui auraient pu la mettre sur la voix. Instinctivement la jeune fille porta la main à son oreille, sans même savoir pourquoi. Dans un même temps, son regard devient triste. Elle espérait retrouver son clan et ses parents en venant sur la Nouvelle Lune, mais s'il n'avait pas vu d'autres elfes depuis la guerre, ses chances diminuaient fortement... Mais après tout, si lui était là, si lui avait survécu à la guerre, alors il se pouvait bien que eux aussi ! Le voir était en quelque sorte synonyme d'espoir et cette idée redonna tout de suite le sourire à l'elfe.

-Fascinant. Je croyais notre race complètement éteinte.

-Vous et moi sommes la preuve du contraire. J'espère que nous rencontrerons nombreux autres de nos semblables !

Elle bondit avec finesse de la branche pour atterrir à ses côtés sur la terre ferme.

-Ne vous inquiétez pas pour le Musaboru. Il ira se venger sur une autre bestiole sans défense.

Ella tourna le regarda en direction de l'endroit où elle l'avait sauvé du fameux monstre, pas clairement satisfaite. Elle aurait de loin préféré qu'il s'endorme pour toujours dans les ombres de la forêt plutôt que de jeter son dévolue sur une nouvelle victime.

-D'où venez-vous ?

Elle mit du temps à répondre. Ses parents étaient assez connu, ainsi que son clan, mais ils étaient tous assez solitaires à l'époque et ne s'approchaient que très rarement des autres elfes.

-D'où je viens ? C'est un peu compliqué... Mon clan vivait près de la plus grande montagne de l'ancienne Lune... Les... Eärwen.

Ella s'était mise à marcher en même temps qu'elle parlait, de cette façon, s'il voulait entendre la réponse il était obligé de la suivre. Même si elle ne savait vraiment vers où elle avançait, elle voulait simplement mettre le plus de distance possible entre les tentacules et eux.

-J'ai vécu quelque temps sur Terre, durant la guerre et me revoilà sur Edora.

A présent assez éloigné de leur lieux de rencontre, elle s'arrêta et se tourna vers lui, un sourire aux lèvres.

-Et vous, d'où venez-vous ? Et, si je peux me permettre, que faisiez vous aussi profond dans la forêt ?

— D'où je viens ? C'est un peu compliqué... Mon clan vivait près de la plus grande montagne de l'ancienne Lune... Les... Eärwen.

Eärwen… Eärwen… Eärwen ? Eärwen. Eärwen ! Eärwen ?!

Non. Ce nom ne lui disait absolument rien. De toute façon, rien que la façon d’agir de cette… Eärwen, puisqu’apparemment, c’était ce qu’elle était, lui en disait bien plus que ce qu’elle pouvait bien raconter. Elle partait devant, forçant Dimma à la suivre. C'était le signe, flagrant, qu'elle avait un soit le besoin compulsif d'imposer sa loi, soit un énorme manque de confiance en elle-même.

— J'ai vécu quelque temps sur Terre, durant la guerre et me revoilà sur Edora.

Une histoire classique, en somme. Ni très impressionnant, ni décevant. Classique.

Elle s'arrêta, et il manqua de lui rentrer dedans. Il devait faire plus attention, dans ses pensées, même s’il devait s’avouer qu’il ignorait encore complètement ce qu’il allait faire de cette Elfe-là.

— Et vous, d'où venez-vous ? Et, si je peux me permettre, que faisiez vous aussi profond dans la forêt ?

— Je viens d'Islande. J'étais seulement en train de... m'exercer.

C'était le mot. Et c’était vrai. Pour une fois.

— Disons que je suis plus un rat de ville qu’un rat des champs. Je suis un ancien soldat, j’ai donc un passé plutôt, hum… tumultueux. Ainsi, bon nombre de personnes désirent se venger pour ce qui a pu arriver à certains de leurs proches… Je dois constamment rester sur mes gardes. En milieu urbain, je sais me défendre, mais en terrain naturel… Tant sur l’eau qu’en forêt, je demeure très vulnérable.

Il lui montra ses mains gantées.

— Par conséquent, je dois demander à mes assistants de me confectionner des gadgets qui, hélas, n’ont pas l’air de fonctionner.

Hélas pour eux…

Il alla s’asseoir sur un tronc couché, et soupira.

— Pour être tout à fait franc avec vous, je suis très embêté. Voyez-vous, je vous suis très reconnaissant de m’avoir sauvé.

Et humilié. L’avait-il déjà mentionné, humilié ?

— Je devrais donc naturellement trouver un moyen de vous remercier, ou en tout cas vous dédommager pour l’embêtement. Seulement, le problème, c'est que si mes hommes apprennent que j'ai été secouru, par une jeune fille qui plus est, alors que j'ai pour habitude de survivre à pire que cela sans assistance, je perdrai tout le contrôle que j’exerce sur eux.

Après tout, les membres de la Kabbale étaient plutôt du genre réactionnaire. Pour eux, les femmes n’avaient pas à se battre… bien que 50% de leurs effectifs soient, en fait, de sexe féminin. Mais le paradoxe contradictoire était certainement l’une des valeurs les plus précisées du groupuscule.

— Si je veux être fidèle à ma réputation, poursuivit-il, je vais devoir vous oblitérer sur le champ, ainsi qu’une partie de la forêt… Cependant cela ne serait pas honorable de ma part. Déjà parce que vous n’auriez aucune chance de survivre, et ensuite parce cela relèverait d’un manque réel de courtoisie.

Et en plus, c’était la première Elfe qu’il rencontrait sur Edora. C’était le genre de spécimen qui se collectionnait, pas qui s’annihilait dans l’immédiat.

— Auriez-vous une idée à proposer pour solutionner ce fâcheux dilemme ?

-Je viens d'Islande. J'étais seulement en train de... m'exercer. Disons que je suis plus un rat de ville qu’un rat des champs. Je suis un ancien soldat, j’ai donc un passé plutôt, hum… tumultueux. Ainsi, bon nombre de personnes désirent se venger pour ce qui a pu arriver à certains de leurs proches… Je dois constamment rester sur mes gardes. En milieu urbain, je sais me défendre, mais en terrain naturel… Tant sur l’eau qu’en forêt, je demeure très vulnérable.

C'était plutôt ironique comme situation, car il était exactement l'inverse d'Ella, dont le terrain de prédilection était la nature. Même s'ils appartenaient tous les deux à la même race, leurs passés leur avaient forgé un caractère et des capacités bien différentes. En quelques sortes, on pouvait dire qu'ils étaient complémentaires. Il lui montra les gants qu'il portait à ses mains, d'où était sorti l'épais câble un peu plus tôt, et elle haussa les sourcils avant de comprendre ses explications.

-Par conséquent, je dois demander à mes assistants de me confectionner des gadgets qui, hélas, n’ont pas l’air de fonctionner.

Il s'éloigna pour s'asseoir sur un tronc d'arbre un peu plus loin et elle le suivit à son tour. Une fois assis, il soupira. C'était difficile à dire mais il semblait réfléchir à quelque chose de précis.

-Pour être tout à fait franc avec vous, je suis très embêté. Voyez-vous, je vous suis très reconnaissant de m’avoir sauvé. Je devrais donc naturellement trouver un moyen de vous remercier, ou en tout cas vous dédommager pour l’embêtement. Seulement, le problème, c'est que si mes hommes apprennent que j'ai été secouru, par une jeune fille qui plus est, alors que j'ai pour habitude de survivre à pire que cela sans assistance, je perdrai tout le contrôle que j’exerce sur eux.

Ella ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire, légèrement moqueur. L'elfe tenait à sa dignité, c'était plus qu'évident. Il se souciait donc de ce que les autres pourraient penser s'il avait était sauvé par une fille lors d'une situation compromettante pour lui, ce qu'il n'avait visiblement pas l'air d'être habitué à vivre. Mais en même temps, il était soucieux des conventions, et voulait donc la remercier pour... Le dérangement ? Plutôt étrange, drôlement étrange, pour quelqu'un comme elle qui aidait les gens de façon naturelle, sans même y penser, ni leur demander leur avis d'ailleurs.

-Si je veux être fidèle à ma réputation, je vais devoir vous oblitérer sur le champ, ainsi qu’une partie de la forêt… Cependant cela ne serait pas honorable de ma part. Déjà parce que vous n’auriez aucune chance de survivre, et ensuite parce cela relèverait d’un manque réel de courtoisie. Auriez-vous une idée à proposer pour solutionner ce fâcheux dilemme ?

La jeune Elfe resta un moment à le regarder sans rien dire. Il venait clairement de dire qu'il pourrait la tuer sans peine. N'était-ce pas un peu prétentieux ? Certes, elle avait l'avantage du terrain, ils devaient en avoir tous les deux conscience, mais elle ne connaissait rien quant à ses capacités au combat. Et puis, elle n'avait aucune intention de se battre, surtout pas pour justifier qu'elle ait sauvé une vie. Finalement, elle reprit son sourire moqueur se pencha en avant et approcha son visage à quelques centimètre de celui de l'homme.

-Alors si je comprends bien, vous êtes chef d'une certaine... Faction ? Et cela nuirait à votre intégrité s'il venait à se savoir que vous avez été sauvé par moi alors que vous vous trouviez dans une position de faiblesse...

Elle se redressa en rigolant, ce qui n'était pas du tout malintentionné de sa part. En fait, ce qui l'amusait, c'est qu'il puisse se préoccuper tout autant de son honneur vis-à-vis de ses subalternes que de la remercier comme il se doit. Elle alla s'asseoir à son tour sur le même tronc d'arbre.

-Et bien, nous pourrions garder ce qui s'est passé dans cette forêt comme un secret entre nous ? Une sorte de pacte en somme.

Elle appuya ses mains sur l’écorce du tronc et bascula légèrement vers l'arrière. Elle parla à mi-voix, plus une pensée dite à haute-voix qu'autre chose

-Bien sûr, rien ne vous garantie que je tiendrais parole et ne révélerais rien des récents événements... Et rien ne m'assure que vous n'essaierez pas de me tuer non plus, n'est-ce pas ?

Alors qu'elle commençait doucement à se perdre dans ses pensées, cherchant un compromis entre le meurtre et la confiance aveugle, un bruit la fit sursauter. Un craquement plus exactement, comme une branche brisée. Ella se leva d'un bond, se plaça entre la source du bruit et l'autre Elfe. Elle avait déjà armé son arc, prête à tirer. Seulement, malgré le soleil de cette claire journée, les arbres offraient toute l'ombre nécessaire pour dissimuler absolument tout et n'importe quoi et elle ne compter par tirer au hasard. Elle craignait que ça soit à nouveau le Musaboru, mais ça pouvait bien être un simple animal sans défense, quelque chose de plus dangereux, ou même une personne.

— Alors si je comprends bien, vous êtes chef d'une certaine... Faction ? Et cela nuirait à votre intégrité s'il venait à se savoir que vous avez été sauvé par moi alors que vous vous trouviez dans une position de faiblesse...

C'était assez bien résumé. Si elle pouvait juste retirer sa tête de devant son masque...

Elle rit et, intérieurement, cela l'exaspéra. C'était qu'elle n'avait pas une voix des plus agréables non plus et, moins elle parlait, et mieux c'était. Dimma était habitué à énoncer ce qu'il allait faire, et à ce que les autres obéissent sans discuter. Certes, il lui avait posé une question, mais rien ne justifiait ce rire aux éclats.

Elle s'assit sur le tronc d'arbre, à côté de lui. Dimma se pencha en avant, appuyant les coudes sur ses genoux.

— Et bien, nous pourrions garder ce qui s'est passé dans cette forêt comme un secret entre nous ? Une sorte de pacte en somme.

Ooooh, il craignait que ce soit impossible. Il avait toujours l'alternative de lui effacer la mémoire, mais il avait en tête d'autres plans pour elle. Elle commençait petit à petit à marcher dans le chemin qu'il lui traçait.

— Bien sûr, rien ne vous garantie que je tiendrais parole et ne révélerais rien des récents événements... Et rien ne m'assure que vous n'essaierez pas de me tuer non plus, n'est-ce pas ?

Il n'avait jamais dit qu'il le ferait lui-même. Soudain, l'Elfe bondit tout en bandant son arc en direction de la pénombre. Elle restait aux aguets, prête à décocher sa flèche. Dimma se leva nonchalamment, et lui posa la main sur le bras pour l'empêcher de tirer.

— Je crains, ma nouvelle et ravissante amie, que vous soyez un peu trop tendue. Il ne sert à rien de fixer l'obscurité avec vos yeux. Vous devez regarder au-delà.

Il l'écarta doucement de son chemin, inspira un grand coup et se concentra. Six cents ans d'entraînements lui avaient permis de porter ses capacités à leur pic, il n'aurait donc aucun mal à identifier ce qui inquiétait sa, comme il l'avait appelée, nouvelle et ravissante amie.

Dimma tendit la main en avant et ressentit quelque chose de fort s'agiter, et laissa échapper un sourire derrière son masque.

— C'est une Gardienne. Elle nous observe.

Ou elle l'observait lui. Après tout, il était un tout petit peu plus dangereux que la quasi-totalité des habitants d'Edora réunis.

— Elle ne fera rien pour le moment.

Il se retourna vers sa nouvelle et ravissante amie.

— Voici ma proposition, unique. Vous me rendez un petit service, trois fois rien par rapport à votre mission sauvetage, et en échange, je vous enseignerai mon... art. Correctement utilisés, des pouvoirs tels que les miens vous ouvriront presque toutes les portes de la ville. Si vous le désirez, je peux même vous obtenir un emploi stable facilement. En un claquement de doigt, je peux vous placer, par exemple, à la tête de l'hôpital.

Il fit une pause, pour lui laisser le temps d'intégrer ce qu'il lui dévoilait.

— Si, comme je l'ai dit, vous me rendez un tout petit service.

-Je crains, ma nouvelle et ravissante amie, que vous soyez un peu trop tendue. Il ne sert à rien de fixer l'obscurité avec vos yeux. Vous devez regarder au-delà.

Il avait bien dit "nouvelle et ravissante amie" ?! Ce n'était en aucun cas le "ravissante" qui posait un problème à notre elfe, car elle était peu soucieuse des compliments. En revanche, le terme "nouvelle amie" qu'il avait employé avait matière à l'intriguer. Elle lui avait certes sauvé la vie un peu plus tôt, mais il avait aussi mentionné qu'il pouvait l'éliminer sans soucis, alors les probabilité qu'il veuille devoir son ami étaient restreintes. A moins qu'il n'ait un plan derrière la tête. Et puis, elle n'avait pas donné son accord après tout. Mais il avait raison sur un point :elle était un peu tendu, sûrement dû à l'attaque du Musaboru dont elle l'avait sauvé. Il l'écarta de son chemin et elle se laissa faire, regardant ses agissements. Il leva et tendit le bras et après un léger silence il reprit.

-C'est une Gardienne. Elle nous observe. Elle ne fera rien pour le moment.

Ella sourit, peu convaincue, mais abaissa tout de même son arc et le replaça dans son dos. Pourquoi une gardienne était ici, à les observer ? Elle se rassit sur le tronc d'arbre tandis que l'homme se tourna vers elle et poursuivit :

-Voici ma proposition, unique. Vous me rendez un petit service, trois fois rien par rapport à votre mission sauvetage, et en échange, je vous enseignerai mon... art. Correctement utilisés, des pouvoirs tels que les miens vous ouvriront presque toutes les portes de la ville. Si vous le désirez, je peux même vous obtenir un emploi stable facilement. En un claquement de doigt, je peux vous placer, par exemple, à la tête de l'hôpital.

Malheureusement pour lui, notre petite blonde n'avait aucun prétention de vouloir atteindre des sommets dans un quelconque domaine, alors se retrouver à la tête de l'hôpital ne l'inspirait pas plus que ça. En revanche, il avait précisé qu'il s'agissait d'une proposition unique, et donc, elle ne voyait pas bien comment elle pourrait s'y refuser. Elle savait déjà qu'il était à la tête d'une faction, et il disait pouvoir la placer facilement au sommet de l'hôpital. Puissant, influant, avec des ressources. Il valait mieux s'en faire un allier qu'un ennemi, Ella en était certaine.

-Si, comme je l'ai dit, vous me rendez un tout petit service.

-J'ai le regret de vous apprendre que je n'aspire aucunement à tous ce dont vous me proposez...

Elle réfléchit pendant l'espace d'une seconde puis continua en souriant.

-Mais parlez-moi de ce petit service.

Une curiosité mal placée, ou simplement l'envie de savoir ce que ce cher elfe peut bien désirer et ne pas accomplir lui-même. Dans les deux cas, si notre blondinette acceptait ce service, il lui serait redevable à son tour. Elle n'en aurait peut-être pas besoin, mais puisqu'il semblait influant, il pourrait toujours la tirer d'un mauvais pas dans le futur, malgré qu'elle n'aimait pas ce genre de manigances.

-Par ailleurs... Quel est votre nom ?

— J'ai le regret de vous apprendre que je n'aspire aucunement à tous ce dont vous me proposez...

Tant mieux, cela lui épargnerait de nombreuses démarches administratives, et préserverait la vie de quelques fonctionnaires surpayés.

— Mais parlez-moi de ce petit service. Par ailleurs... Quel est votre nom ?

En voilà, une question bien présomptueuse, et inutile. Il se fichait de savoir comment elle, elle pouvait bien s'appeler, alors pourquoi était-ce aussi important qu'elle connaisse son nom ?

C'était une manie des gens qu'il ne comprendrait décidément jamais. Pourquoi fallait-il toujours qu'ils mettent des noms et des étiquettes ? Cela ne changeait rien à la réalité fondamentale d'une bouteille, qu'elle fût appelée ainsi ou bien "tonneau de verre ou de plastique étriqué au goulot". Rien du tout.

— Appelez-moi Vinur. Voilà mon problème : il y a en ville un loup-garou, du nom de Lev Konstantin. Il travaille pour moi. C'est un brave garçon mais disons que s'il avait inventé la roue, elle aurait été carrée. Ce jeune homme est actuellement en couple avec une jeune femme, dont je sais qu'elle est très dangereuse. Malheureusement, Lev se méfie de moi et ne m’écoutera pas si je lui en parle. J'ai donc besoin de vous pour que vous le... distrayiez de cette jeune femme, avant qu'il ne commette une terrible erreur. Je le sais, je le sens, il finira par se mettre dans une situation pénible, tant il veut l’impressionner. Si je vous demande cela, c’est plus pour lui que pour moi.

Il lui saisit les mains et les serra délicatement afin de bien lui faire comprendre qu’il avait besoin de son aide. Pas désespérément, mais beaucoup.

De toute façon, elle n’avait guère le choix. Il lui restait actuellement 4 minutes et 12 secondes avant extermination.

-Appelez-moi Vinur. Voilà mon problème : il y a en ville un loup-garou, du nom de Lev Konstantin. Il travaille pour moi. C'est un brave garçon mais disons que s'il avait inventé la roue, elle aurait été carrée. Ce jeune homme est actuellement en couple avec une jeune femme, dont je sais qu'elle est très dangereuse. Malheureusement, Lev se méfie de moi et ne m’écoutera pas si je lui en parle. J'ai donc besoin de vous pour que vous le... distrayiez de cette jeune femme, avant qu'il ne commette une terrible erreur. Je le sais, je le sens, il finira par se mettre dans une situation pénible, tant il veut l’impressionner. Si je vous demande cela, c’est plus pour lui que pour moi.

Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il avait donné beaucoup d'information en peu de temps. Mais maintenant, Ella comprenait mieux pourquoi il ne pouvait pas accomplir cette tâche lui-même. De plus, il voulait venir en aide à quelqu'un, elle ne voyait pas comment elle pouvait refuser une telle demande si elle savait que ce Lev était en danger. Mais beaucoup de choses l'intriguait, comme par exemple, qui était cette mystérieuse femme, ou qu'avait-elle de si dangereux. Mais tout ça, ce n'était que des détails dont elle aurait connaissance si elle acceptait ce service. Vinur lui attrapa les mains et les serra doucement pour lui faire comprendre l'importance de la situation.

-Eh bien, je n'ai pas l'habitude de me mêler des affaires de couples, mais...

L'elfe regarda les yeux du jeune homme a travers le masque et détourna le regard. Elle soupira légèrement avant de continuer sa phrase.

-Je ne peux pas ignorer que ce garçon soit en danger. C'est d'accord, j'accepte.

La jeune fille sourit faiblement, inquiète de la situation. Il n'était plus question d'être allier ou non, de service rendu ou quoi que ce soit, mais de la vie d'un homme. En revanche, alors qu'il lui avait demander de le distraire de cette femme, ce n'était pas du tout l'intention d'Ella. Premièrement parce que ce n'était pas son genre, mais aussi parce qu'il lui semblait préférable de lui faire entendre raison et de le convaincre honnêtement plutôt qu'utiliser des méthodes un peu douteuses. Mais ça, Vinur n'avait pas besoin de le savoir, elle avait accepté d'aider ce loup-garou sans pour autant être d'accord avec ce qu'il lui demandait de faire. Elle dégagea doucement ses mains de celles de l'autre elfe et se mordit la lèvre.

-Il va me falloir plus d'information sur cette femme. Et aussi me dire où je pourrais trouver ce Lev.

Après tout, elle n'allait pas se balader en ville avec une pancarte géante où serait écrit "Lev Konstantin" en espérant qu'il viendrait vers elle, ni essayer de le convaincre qu'il était en danger, sans même savoir la nature de ce danger.

— Eh bien, je n'ai pas l'habitude de me mêler des affaires de couples, mais...

Vite, regard du chaton sous la pluie !

— Je ne peux pas ignorer que ce garçon soit en danger. C'est d'accord, j'accepte.

Le regard du chaton sous la pluie était toujours très efficace avec les femmes. Cela avait été plus facile que ce que Dimma l'avait anticipé. L'Elfe femelle ôta délicatement ses petites mains aux doigts fins des siennes.

— Il va me falloir plus d'information sur cette femme. Et aussi me dire où je pourrais trouver ce Lev.
— Je vous fournirai une pancarte sur laquelle sera inscrit “Lev Konstantin, tu es en danger”. Ce sera la meilleure façon d'attirer son attention.

Sérieusement, ce débile était irrésistiblement attiré par tout ce qui arborait son nom, pire qu'un moucheron collé à une ampoule.

— Lev habite dans une maison, dans un style très japonais, crétin de manga-lover, qui borde la route de la montagne. Vous la trouverez très facilement. Toutefois, je vous conseille de le suivre une fois qu'il aura quitté son domicile, et de l'aborder avec désinvolture, dans la rue. Sa petite amie vit avec lui, alors un terrain neutre, par exemple en centre-ville, loin de chez lui, devrait vous donner l'avantage.

À vrai dire, la façon dont elle l'aborderait n'avait guère d'importance, pour ne pas dire aucune. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était de lui parler.

— Cette femme a un passé plus que sinistre. Elle a pour habitude de parasiter les hommes qu'elle fréquente et de les mener à leur perte après leur avoir tout pris. C'est une charmeuse, vous comprenez, et une survivante avant tout : Lev est complètement fou d'elle. C'est un amoureux transi.

Et il n'y a rien de pire que les amoureux transis, à part les crétins amoureux transis.

— Soyez prudente, Lev est complètement sous son emprise. Il se peut qu'il se montre désagréable, voire plus, si vous tentez de lui montrer la vérité.

Sa présence intriguerait forcément Lev, qui était d'un naturel curieux. Il chercherait à la revoir, ce qui alarmerait Symphonie... Elle constaterait alors que son cher et tendre passe beaucoup de temps avec une autre, et elle souhaiterait qu'il l'oublie... Et qui était la seule personne au monde capable de faire oublier les choses importantes ?

— Tentez déjà une première approche. Si elle se révèle fructueuse, je vous fournirai plus de détails. Je ne veux pas vous en dire trop pour que vous-même vous emmêliez et que l'ami Lev finisse par se montrer... agressif.

-Je vous fournirai une pancarte sur laquelle sera inscrit “Lev Konstantin, tu es en danger”. Ce sera la meilleure façon d'attirer son attention.

Ce loup-garou paraissait assez particulier, mais après tout, l'elfe l'avait bien dit, il n'était pas des plus intelligents.

-Lev habite dans une maison, dans un style très japonais, qui borde la route de la montagne. Vous la trouverez très facilement. Toutefois, je vous conseille de le suivre une fois qu'il aura quitté son domicile, et de l'aborder avec désinvolture, dans la rue. Sa petite amie vit avec lui, alors un terrain neutre, par exemple en centre-ville, loin de chez lui, devrait vous donner l'avantage. Cette femme a un passé plus que sinistre. Elle a pour habitude de parasiter les hommes qu'elle fréquente et de les mener à leur perte après leur avoir tout pris. C'est une charmeuse, vous comprenez, et une survivante avant tout : Lev est complètement fou d'elle. C'est un amoureux transi.

Voilà qui arrangeait fortement Ella, car elle se voyait mal venir frapper à sa porte pour lui annoncer que la femme qu'il aimait n'était en réalité qu'un imposteur, manipulateur de surcroît. Cette femme était donc une croqueuse d'hommes, qui se servait d'eux pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle semblait attirée par la richesse, et et le profit. Malhonnête en somme.

-Soyez prudente, Lev est complètement sous son emprise. Il se peut qu'il se montre désagréable, voire plus, si vous tentez de lui montrer la vérité. Tentez déjà une première approche. Si elle se révèle fructueuse, je vous fournirai plus de détails. Je ne veux pas vous en dire trop pour que vous-même vous emmêliez et que l'ami Lev finisse par se montrer... agressif.

Ce garçon oserait-il être agressif avec une femme ? La petite blonde comprenait mal cela et surtout n'aimait pas la violence. Elle ferait tout de même attention à le pas l'énerver, car ses chances de le convaincre diminueraient au fur et à mesure que sa colère augmenterait. Le tout se jouerait sur la discrétion, pour que cette femme qui paraissait influant, ne puisse pas contre-carrer ses plans, mais aussi sur la persuasion, ce qui ne serait pas simple si elle ne pouvait as faire preuve de subtilité. Mais elle aurait le temps de réfléchir à sa stratégie, qui allait surtout reposer sur l'observation des réaction du jeune homme. Pour le moment, elle avait à faire avec son patron.

-Hum... Je vous ai sauvé... Je vais aider votre ami... Tout ça à charge de revanche j'imagine ?

Ella sourit, légèrement moqueuse. En vérité, elle ne voulait rien de particulier de la part de l'autre elfe, du moins, pour le moment. Mais il était plus prudent de sa part d'essayer de faire en sorte qu'il lui soit redevable, ne serait-ce que pour qu'il puisse la tirer d'un mauvais pas si la petite-amie cherchait à se venger d'elle.

-Je m'en charge au plus vite, l'affaire semble urgente. Nous devrions convenir un rendez-vous pour que je puisse vous donner un vous en dire plus sur l'avancement, et au besoin, que vous me donniez plus d'information.

— Hum... Je vous ai sauvé... Je vais aider votre ami... Tout ça à charge de revanche j'imagine ?

Derrière son masque, Dimma fronça les sourcils. Elle essayait de lui tourner les choses de la même façon dont lui les avait tournées pour manipuler Symphonie. Cette fille était en fait plus suicidaire que ce qu'il ne l'avait imaginé de prime abord.

— Je m'en charge au plus vite, l'affaire semble urgente.

Pas tant que cela, mais un peu quand même. Dimma fit fi de l'horrible sourire de garce qu'elle lui adressa, et se contenta d'ôter les gants qui recouvraient ses mains.

— Nous devrions convenir un rendez-vous pour que je puisse vous donner un vous en dire plus sur l'avancement, et au besoin, que vous me donniez plus d'information.
— Bien entendu. Quand j’estimerai que vous avez fait suffisamment de progrès, je reviendrai vers vous. Ne vous en faites pas, je saurai exactement où vous trouver.

Il laissa tomber les gants par terre, et croisa les mains dans le dos.

— En ce qui concerne votre… contrepartie, il est évident que tout travail mérite salaire. En temps et en heure, je trouverai de quoi vous dédommager grassement. À condition, bien sûr, que les résultats soient satisfaisants et que vous vous y preniez bien avec Lev. Oh, et si vous survivez aux tentacules de Musaboru juste derrière vous.

Cinq des bras gélatineux et gluants de l’ignoble bête jaillirent soudain des bois et s’enroulèrent férocement autour des bras, des jambes et de la nuque de la jeune fille, l’entravant complètement.

— Heureusement pour vous, je suis là.

Dimma s’approcha nonchalamment du tentacule le plus bas, et apposa la paume de sa main gauche dessus. Utilisant les impulsions électriques du corps du monstre, il mit moins d’une seconde à le couper intégralement de son sens du toucher. Le Musaboru relâcha alors la jeune femme, et disparut dans les profondeurs de la forêt.

— Avec ça, il devrait arrêter d’embêter le monde pour un bon moment…

Il se tourna de trois quarts. La Gardienne était partie. Ils n'étaient donc plus que tous les deux. L'Elfe et l'Elfe. La manipulatrice et le manipulateur. Dimma profita de cet instant de tranquillité pour enfiler de nouveau ses gants.

— Il semblerait que les compteurs de sauvetage soient remis à zéro, désormais. Bien. Il me semble que nous avons fait le tour de la question. Vous aurez de mes nouvelles bientôt. Bonne chance, mon amie.

Il tendit le bras en avant, et expulsa l'un des grappins de son poignet. Le câble s'enroula autour d'une branche, et l'Elfe disparut à son tour dans les bois.

rp terminé?

Oui o/