Un petit coin de paradis [PV Lev]

Si je dormais les trois quarts du temps chez mes conquêtes, ce n'était pas par un manque de confort ou d'espace. Non. J'avais les moyens de vivre dans un palace et je ne me gênais pas. C'était juste que je préférais garder mon petit paradis pour moi toute seule.

Bien que s'étendant sur un étage, ma maison était du genre spacieuse, avec terrasse et piscine. La décoration était plutôt impersonnelle (pas de photos, pas d'objet fétiche, rien !), très moderne et épurée, en accord avec le côté lumineux mis en avant par les immenses baies vitrées.
J'avais placé des colonnes d'eau un peu partout. Leur bruit m'apaisait et elles procuraient une certaine humidité à la pièce, que j’appréciai tout particulièrement.

Je rentrait, accompagnée de.... Ah.... Je ne connaissais toujours pas son nom.

Et lui non plus ne connaissait pas le mien...

Il faudrait que je corrige ça.

Enfin, j'étais là en coup de vent, juste histoire de me changer.

-Installe toi, fais comme chez toi. Je n'en ai pas pour très longtemps. Il y a des jus de fruit au frigo, si tu veux.

Je traversai le salon en quelques enjambées et rentrai dans la buanderie.

La montagne. La montagne.

Je n'avais pas grand chose pour aller en randonnée.

Je saisis une paire de Doc Martens rouges, un short à bretelles et un débardeur blanc. J'allais pour me rendre dans la salle de bain, mais finalement décidai de me changer immédiatement devant l'armoire. La porte était fermée, après tout.

Trois minutes plus tard, je jetai un coup d'oeil au miroir de l'armoire et souris. C'était parfait. Le short ne faisait pas "allumeuse", les bretelles retombaient sur mes hanches et les mettaient quand même en valeur et le débardeur... Ben c'était indémodable ça.

Je ramenai mes cheveux derrière ma tête. Oui. Ça serait mieux de les attacher.
Je les relevais rarement. Pourtant, ils cachaient en partie les poissons d'aquarelle tatoués le long de mon dos, mais, je sais pas... Une habitude.

Enfin, là c'était plus pratique. Il me fallait une pince ou un élastique.

Tenant toujours mes cheveux d'une main, je retraversai le salon. Vérifiant au passage que mon hôte était à l'aise.

-Il ne me reste plus qu'à m'attacher les cheveux. Tout va bien ?

Par ma plus grande surprise la jeune femme m'invite à l'accompagner jusqu'à chez elle tout en me rappelant mes dires sur le faite que je ne voulais pas lui faire du mal. Avec un léger sourire amusé en coin je l'accompagne. Une fois devant chez elle j'entre avec hésitation. C'est la première fois que j'entre chez une même autre qu'Andro. Mais du coup ça change quoi dans le fond? Une fois à l'intérieure je fronce les sourcils à la vue de toute cette eau. Pourquoi est-ce qu'il y a autant d'eau?

-Installe toi, fais comme chez toi. Je n'en ai pas pour très longtemps. Il y a des jus de fruit au frigo, si tu veux.

Je lui fait un signe de tête pour la rassurer et la laisse partir se changer pendant que moi je regarde tel qu'un grand idiot autour de moi me demandant encore pourquoi cette maison est si humide? Pourquoi autant de flotte? Sa donnerai presque envie de pisser... D'ailleurs si je commence à penser au petit besoin... Je vais finir par ne pas tarder à avoir envie. Alors que je continuais a fixer l'eau, la douce voix de la jeune femme me fait tourner le regard.

-Il ne me reste plus qu'à m'attacher les cheveux. Tout va bien ?

Je la regardais de haut en bas, sans me poser la question que sa pouvait gêner, mais dans le fond, je la trouvais vraiment pas mal dans cette tenue. L'air de rien me grattant la nuque je finis par lui répondre:

« Ouais niquel, pas de problème. »

Rapide quand même pour se changer, habituellement une femme ça met 30 minutes voir plus à se changer non? Une fois que celle-ci revient les cheveux attaché je n'ai pas pu m'empêcher de regarder sa nuque, y'a un dessin dessus... Il a l'air sympa...

« Prête? »

Je ne pu m’empêcher de sourire en voyant son regard me détailler de haut en bas. Une autre que moi aurait été gênée, aurait regretté de l'avoir laissé rentrer, mais j'avais l'habitude. Et je savais quel regard était signe avant coureur de soucis. Le regard et les gestes aussi.

« Ouais niquel, pas de problème. »

Oh alors c'était parfait !

J'ouvris rapidement la salle de bain au centre de laquelle trônait une grande baignoire. Et quand je dis grande, c'est grande ! Elle pouvait accueillir au moins trois personne et m'arrivait à la taille, de telle sorte que trois marches aidaient à entrer dedans. Elle était entièrement en verre, de telle sorte que je puisse regarder autours de moi quand je m'immergeais.
Jamais personne d'autre que moi n'en avait profité. Et c'était tant mieux ! Je n'avais jamais montré ma véritable forme à qui que ce soit. C'était quelque chose que je jugeais plus intime que tout.

Je saisis un élastique dans le petit meuble blanc près du lavabo (surmonté d'un très grand miroir, of course) et attachai mes cheveux en un chignon rapide. Des petites mèches en ressortaient par ci, par là, lui donnant un effet négligé, mais c'était suffisant.

« Prête? »

Plus que prête ! J'avoue que j'étais même plutôt excitée de me balader en montagne avec quelqu'un que je ne tentais pas de séduire par tous les moyens.
Oh, bien sûr, mes amants et ex maris m'avaient fait visiter des lieux incroyables, mais il y avait toujours cette promesse sous-jacente de leur céder une part de moi en retour.
Là il n'y avait rien en échange. Avais-je déjà dit que c'était reposant ? Oui, je crois.

- Oui.

Je me dirigeai vers la sortie et me figeai, laissant échapper un petit rire.

- Je ne connais toujours pas ton nom au fait.

Elle était prête, s'est cool, je m'apprête donc à sortir avant d'avoir des problèmes de vessie. Une fois à l'extérieur j'entends un petit rire s'échapper des lèvres de la jeune femme. Je me retourne.

« Mh? »

- Je ne connais toujours pas ton nom au fait.

Cette phrase me fait ricaner, s'est vrais qu'avec tout ça, je n'ai même pas eu le temps de me présenté. A vrais dire je n'y ai même pas penser.

« En version courte s'est Lev, en version longue s'est Lev Iosif Wladimir Stanislas Igor Konstantin. »

Je me met à rire tout seul.

« Ouais bon c'est plus simple Lev, oublie la version longue. Et toi? »

J'ai envie de fumer... Vraiment, va falloir que je prenne sur moi, mais ça ira, s'est pas comme si j'étais comme un de ces fumeurs accro à la nicotine et qui sont prêt à demander de l'argent au mafieux pour pouvoir s'acheter un autre paquet. Une fois l'identité de la jeune femme donné on partira, s'est vrai que de base on aurait dû se présenter dès le début mais ça met complètement sortie de la tête. A cause du piaf qui m'a énervé sans doute.

Pour une raison totalement inconnue, il se met à ricaner.

Quelque chose me dit que je ne vais pas tarder à comprendre pourquoi.

« En version courte s'est Lev, en version longue s'est Lev Iosif Wladimir Stanislas Igor Konstantin. »

Et il se met à rire.

Wow ! En fait, si je n'avais pas autant été surprise par la longueur de son prénom, j'aurais ri aussi. C'était vraiment... Inattendu. Oui, inattendu ! Mais je m'attendais à un prénom de ce genre, vu qu'il avait mentionné ses origines tout à l'heure. Et ça sonnait bien.

« Ouais bon c'est plus simple Lev, oublie la version longue. Et toi? »

-Moi c'est beaucoup plus court: Symphonie Calyssa. Répondis-je avec un grand sourire.

En réalité, ce n'était pas mon véritable nom. Au début, je l'avais utilisé pour me façonner un personnage tout en protégeant ma famille. Symphonie. Comme le chant des sirènes des contes terriens. Les sirènes qui séduisent les marins et les coulent sans qu'ils opposent la moindre résistance. Transits d'amour.

Par la suite j'avais fusionné avec ce personnage. C'était presque au même moment où je me suis rendue compte que ma famille se fichait totalement de ce qui m'était arrivé. Que je ne pouvais que compter sur moi même.

Je fermai la porte derrière nous et me retournai pour lui faire face.

-Bon, eh bien. Allons-y !

Comme aurait dit le Docteur d'une série plutôt célèbre...

[Je te laisse commencer le sujet en montagne ? ]

https://edora-planet.forumactif.org/t43-le-calme-s-est-bien-suite-rp-avec-symphonie#356

Voilà la suite