La séduction n'est qu'un jeu [pv Symphonie]

Lexi avait fini de travailler, et tout ce qui lui fallait c'était de décompresser un bon coup, trouver le moyen de remplacer ce vide au fond d'elle, et ce n'était pas son travail qui la combler, et encore moins le nombre de démon qu'elle avait croisé en une seule journée.
Le soleil était en train de se coucher au loin et une légère brise faisait voler les cheveux de la jeune fille, qu'elle avait détaché.
Elle s'était rendu au port, un endroit qu'elle appréciait pour son calme, la mer n'était pas du tout agitée, tellement calme, que la jeune louve eut l'impression qu'elle cachait quelque chose.
Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort..
Elle s'assit sur le bord du ponton en bois, quelque barque étaient amarrée à celui ci, et les cordes grinçaient doucement sous les effets du vent.
Lexi avait retiré ses chaussures et s'était assise les pieds dans l'eau, elle remuait l'eau doucement, appréciant ce moment de paix, la sensation fraîche de l'eau qui glissait sur ses pieds l'apaisait.
L'odeur de la mer emplit ses narines, elle dégustait alors cette odeur, elle se sentait comme sur un petit nuage, se sentant revivre.
Le soleil brillait encore, et réchauffait sa peau, il n'était pas violent, mais doux ces rayons qui se déposaient sur son visage.
Malgré tout, rien n'y faisait, elle avait beau apprécier le monde qui l'entourait, la mort d'Acacia n'avait fait qu'aggraver son cas, ce vide ne s'apaiserait donc jamais.
Sachant que tout était inutile, elle restait là tranquillement assise, en attendant quelque chose, quoi ?
Elle n'en savait rien, mais elle l'attendait.

Sorry..:

C'était le genre de journée qui donnait envie de flâner indéfiniment. Le genre qui, même sous l'eau, m'aurait fait remonter à la surface pour apprécier le soleil.

J'aimais le soleil autant que la pluie. Quand il séchait l'eau de mer sur mes bras en ne laissant qu'une légère trace salée. C'était doux et piquant. Un peu comme la vie. Oui. Doux et piquant à la fois.

Enfin, toujours est il que ce souvenir m'avait donné envie de faire un petit tour au bord de l'eau. Nostalgie... Nostalgie...

J'avais enfilé une robe simple mais cintrée et une paire de ballerines. Rien de très détonant, mais vous seriez surpris de voir l'effet que peut produire la plus simple des robes, quand elle est bien portée. Mais ce soir, je n'étais pas en chasse.

Ce qui ne veut pas dire que je ne tenterais rien si je tombais sur quelqu'un qui pourrait enrichir mon compte en banque. Évidemment !

La plage étant trop fréquentée à mon goût, je me dirigeais d'un pas léger vers le port, dans l'espoir de plonger tranquillement dans l'eau. J'en profiterais pour me ressourcer au lieu de me faire couler un bain, comme d'habitude. Je m'imaginais déjà profitant de cette légère brise tiède et de la caresse des vagues. C'était vraiment une très bonne idée.

Une idée impossible à réaliser.

Je m'arrêtai à quelques pas de la femme au bord de l'eau et l'examinai rapidement. Petite, menue, banale, des vêtements communs. Elle ne semblait rien posséder qui me fasse envie. Ni richesse, ni protection, ni même une bonne partie de jambe en l'air. De toutes façons, pour cette dernière catégorie, je n'acceptais que les femmes riches et généreuses.

Il n'y avait pas moyen de me transformer devant elle. Ni devant qui que ce soit. S'il y a bien une chose que je refusais strictement, même au plus riche de mes amants, c'était bien ça !

Tant pis pour la baignade. Il ne me restait plus qu'à tourner les talons et partir.

Sauf que j'étais restée au moins une minute à la dévisager, comme ça. Partir sans raison apparente serait louche. Elle devait se poser des questions d'ailleurs.

J'observai l'horizon, comme si de rien n'était, m'assurant que je n'avais pas l'air d'une idiote, mais plutôt d'un mannequin qui ornait les couvertures de magasines, comme ça. Il me suffisait de rester quelques moments ainsi et je pourrais partir en ayant sauvé les apparences !


[Si tu ne sais pas comment continuer, je peux ajouter quelques trucs]

Lexi l'avait senti, mais surtout entendue arrivée.
La femme qui se tenait derrière elle, elle dégageait un étrange odeur, mais Lexi n'approfondie pas plus sa recherche, qui était elle, que voulait elle ?
Elle s'en foutait, c'était sûrement un défaut, mais parfois un avantage.
Ce qu'elle savait c'est qu'aucun démon ne se tenait près d'ici.
Elle sentait son regard lourd peser sur son dos, et l'insistance que la femme y mettait préoccupa la louve, c'est comme si elle l'avait empêché de faire ce qu'elle voulait, pourtant, elle était banalement assise sur un ponton, et elle regardait devant elle, le vide.
Mais interpeller la louve n'était pas une bonne chose en principe, il pouvait y avoir tout de même des exceptions.
Qui est ce ?
Se demanda enfin la jeune fille, intriguait, elle tourna la tête vers celle qui venait d'arrivée.
Elle l'examina quelques secondes, de longues jambes fuselées, elle avait l'allure d'une femme fatale.
Ses cheveux blonds volaient tranquillement sous les assauts du vent, elle se tenait debout telle une mannequin.
Lexi se leva et se dressa sur ses jambes parfaitement fine, moins longues, certes, mais elle laissa une trace de ses pieds sur le ponton.
Elle se planta face à la femme, et la regarda.
Qui êtes vous ?
La voix de la louve se faisait confiante, sûre, mais mélodieuse, elle qui parlait souvent durement.
La femme se dressant devant elle n'était certainement pas quelqu'un simple, la malice brillait dans ses yeux, l'arrogance et le pouvoir étaient des odeurs dominantes chez elle qui chatouillait les narines de la brune, dont les yeux, eux brillaient de curiosité.

Du coin de l'oeil, je vis la femme se lever. Elle partait ? Si c'était le cas j'avais bien fait d'attendre !

Elle se rapprocha, mais au lieu de me dépasser, s'arrêta devant moi. Perdu. C'était bien la peine d'avoir espéré être enfin seule !

- Qui êtes vous ?

Je haussai un sourcil et daignai croiser son regard. C'était quoi cette approche ?
Je cherchai la moindre trace d'agressivité ou même de désir. C'était ce qui poussait le plus souvent les gens à venir m'aborder.
La curiosité.
Il n'y avait rien que de la curiosité.

Maintenant restait à savoir si j'avais envie de satisfaire cette curiosité ou si c'était totalement inutile. Que pouvait me rapporter cette fille ?
Hum... Qui sait, peut être qu'elle connaissait quelques personnes importantes. Et puis, c'était toujours agréable de se voir flattée, recevoir un peu d'affection, d'adoration, sans avoir à donner de son corps en retour. Enfin, c'était plutôt dangereux.

Il y avait toujours le risque de s'attacher. Ce n'était pas bon de s'attacher.

Mais ça rajoutait un peu de piquant, après tout.

Bien bien bien. Allais-je sourire ou laisser mon étonnement filtrer ?
Il était clair que cette femme devait se demander ce que je faisais là et il était tout aussi clair que je ne le lui dirais jamais.

Je fis la moue, battis légèrement des paupières, comme surprise (ce qui était réellement le cas) et relevai les épaules.

- Je suis désolée. Je vous ai dérangée. Je voulais profiter du paysage mais je ne m'attendais pas trouver quelqu'un... Alors je n'ai pas osé...

Sourire gêné. Mains nouées derrière le dos.

Deux solutions étaient possibles:

-Soit elle laissait passer et s'en allait.
-Soit elle m'invitait à m’asseoir avec elle et commençait à discuter.

Il y avait toujours une troisième possibilité, celle qui impliquait que cette femme soit mentalement déséquilibrée et, dans ce cas, il y avait une infime éventualité pour qu'elle se montre agressive.


[color=cadetblue]

La femme fit la moue, et battis légèrement des paupières, Lexi ne réagit pas face à sa surprise, peut être ne s'attendait elle pas à ce que la louve lui adresse la parole ou même, ne la regarde, elle releva les épaules, ses cheveux longs volaient toujours au gré du vent.

- Je suis désolée. Je vous ai dérangée. Je voulais profiter du paysage mais je ne m'attendais pas trouver quelqu'un... Alors je n'ai pas osé..

Elle aborda un sourire gêné, et noua ses mains dans le dos.

Lexi avait l'impression que tout était calculé pour que cette femme soit vue toujours sous son meilleur angle.

La brunette n'en fit rien, et elle se déplaça vers le bout du ponton, et regarda l'étendue d'eau face à elle.

-Vous ne m'avez pas dérangée, enfin, votre regard si, vous non.

Elle se retourna vers la femme qui semblait plus âgée qu'elle la fixant droit dans les yeux, avec le même regard emplit d'envie de savoir.

-Mais ça ne me dis pas qui vous êtes.. Discutons un peu pour voir.

La louve ne s’intéressait pas à beaucoup de chose, mais lorsqu'elle cherchait à savoir, elle pouvait changer du tout au tout.
Lexi senti le léger agacement de la grande blonde, et c'était ça qu'elle voulait surtout savoir.
Pourquoi sa présence l'ennuyait elle à ce point ?

La femme ne semblait pas convaincue. C'était plutôt rare. Un jeu d'acteur perfectionné dans des conditions de vie ou de mort (ici, en temps de guerre), était un des meilleurs.

Ou alors il y avait autre chose.

C'était peut être une créature surpuissante, qui sait.

Sur Terre, il y avait des chances de tomber sur des humains, faibles et fragiles, mais ici...

Ici c'était moi qui étais faible et fragile.

Elle s'éloigna de nouveau et se planta face à la mer.

-Vous ne m'avez pas dérangée, enfin, votre regard si, vous non.

Mon regard.Chose étrange que le regard. Je savais que trop bien l'effet qu'il produisait.

Elle retourna et je lu la détermination dans ses yeux.

-Mais ça ne me dis pas qui vous êtes.. Discutons un peu pour voir.

Je détestais ces gens qui souhaitaient me soutirer des informations sans but particulier. Ça donnait lieu à des conversations totalement inutiles dont on pourrait largement se passer et m'agaçait au plus haut point. Je détestais parler de moi.

Et je ne vois pas pourquoi je lui donnerais une quelconque information. Elle ne semblait pas vouloir me séduire, ni me faire avouer mes crimes, ni même se lier d'amitié avec moi. Inutile, vous dis-je !

Je me retins de soupirer, souris doucement et la rejoignis.

Le soleil rasait l'eau et lui donnait des reflets tantôt rouges, tantôt oranges. C'était superbe.

- Je ne suis qu'une simple femme voulant me promener seule au bord de l'eau.

C'était un demi mensonge. Je ne suis aucunement simple et ce n'était pas le bord que je visais, mais l'eau elle même. Mais ce n'étaient que des détails. Et puis si mon interlocutrice s'avérait être capable de m'arracher la tête en une demie seconde, j'étais bien une simple femme, à côté de ça.

- Mais pourquoi cet intérêt soudain pour ma personne ? Demandais-je, un sourire en coin.

Lexi le sentait pleinement, sa camarade était agacée, puis finalement peut être qu'elle s'entendrait bien avec elle, le point en commun : elles ne parlent avec une personne qu'avec intérêt.
Elle retint soupire, elle aurait dû le lâcher, mais c'était mauvais pour son image de "gentille" femme.
Elle le savait.
Elle savait qu'elle se camouflait sous un jeu de séduction.
Qui est elle ?
Cette phrase résonnait au fond de la petite brune.
Elle afficha à la place d'un soupir et de son air las, un sourire doux, mais pas du tout sincère.
Non, elle n'y croyait pas.
Elle même ne sait même pas si elle en croit encore à quelque chose.
Peut être Lexi était elle déjà morte, mais en tout cas, elle ne croit en rien.
- Je ne suis qu'une simple femme voulant me promener seule au bord de l'eau.
Quelque chose ne s'accordait pas dans sa phrase.
'simple femme'
Elle n'avait rien de banal, non, vraiment.
Mais, la louve le compris, cette femme manipulait et mentait pour les simples raisons de la survie.
Elle arracha un sourire en coin à Lexi sans même s'en rendre compte.
Cette dernière s'était d'ailleurs assise en hauteur, sur un des piliers du ponton.
- Mais pourquoi cet intérêt soudain pour ma personne ?
Le sourire en coin qui se promenait sur son visage envoya comme un signal à la louve.
Qui confirma ses doutes.
Elle était bien une manipulatrice, on ne sourit jamais ainsi sinon.
Et Lexi le savait bien.
-Eh bien.. Je sais que vous n'êtes pas une 'simple femme'.. Alors ça m'intéresse, vous n'êtes pas comme tout le monde et ça se sent. Je sens aussi la petite odeur de votre inquiétude, je ne vais pas vous manger.
Calme, elle gardait les yeux clos.
Mine de rien, elle l'aimait bien, mais montrer ses sentiments, ne faisait pas parti des habitudes de Lexi, et pourquoi le faire, quand la personne en face de vous s'en fou ?
Ca l'amusa un instant, habituellement, c'est elle qui zappe tout le monde.

-Eh bien.. Je sais que vous n'êtes pas une 'simple femme'.. Alors ça m'intéresse, vous n'êtes pas comme tout le monde et ça se sent. Je sens aussi la petite odeur de votre inquiétude, je ne vais pas vous manger.

Je l'observai.

Elle ne me regardait pas et semblait sereine. On ne reste pas aussi calme face à une inconnue.

A moins qu'on aie assez de puissance pour ne craindre personne.

Et puis elle avait laissé sous entendre qu'elle pouvait sentir mes émotions. Très peu de races le pouvaient, mais celles qui restaient étaient automatiquement dotée d'une force herculéenne.

Intéressant.

Encore plus intéressant ce mot qu'elle avait utilisé. Manger. Comme si elle en était réellement capable.

J'avais soit un dragon, soit un loup à côté de moi. Dans les deux cas, une allié de poids ou un ennemi redoutable.

Une chance qu'on se trouve au bord de l'eau. J'avais toujours la possibilité de fuir ou de la noyer en cas de conflit.

Je m'assis en prenant soin d'éloigner mes jambes de l'eau.

- "Pas comme tout le monde". Vous me flattez. Commentais- je en replaçant une mèche derrière mon oreille. Mon inquiétude est tout à fait justifiée. Nous sommes entourées de créatures capables de tuer n'importe qui d'une pichenette. De même, vous semblez capable de sentir certaines choses chez les gens, ce dont je suis tout à fait incapable, en toute sincérité.

Oui, vraiment, en toute sincérité. Cette femme voulait que je me confie, alors donnons lui ce qu'elle voulait. A deux trois détails près. Histoire de donner de l'intérêt et un résultat à notre conversation... Qui sait...

Elle resta perchée, les cheveux dans le vents, ses yeux toujours à point fermés.
Elle avait donné peu d'information sur elle, mais suffisamment pour qu'on ait le bénéfice du doute.
Et elle le savait, pour cette femme, elle était soit une alliée, soit elle ne l'était pas.
Elle l'entendit s'asseoir, oui, ce même bruit, la planche qui grinche, les cordes qui se tendent, mais pas le bruit des pieds qui trempent dans l'eau.
Ce détail l'interpella, et elle agit en conséquence, faire comme si elle n'avait rien vu.
- "Pas comme tout le monde". Vous me flattez. Mon inquiétude est tout à fait justifiée. Nous sommes entourées de créatures capables de tuer n'importe qui d'une pichenette. De même, vous semblez capable de sentir certaines choses chez les gens, ce dont je suis tout à fait incapable, en toute sincérité
Elle n'avait pas tort, il était dur de survivre encore après la guerre, il restait toujours des démons résistants cachés au fond des villes, il pouvait toujours éclater une bagarre au coin de la rue, Edora n'était toujours pas l'endroit le plus sûr au monde.
Elle n'était donc pas capable de sentir les émotions, éliminons donc dragon et loup, de toute manière, Lexi savait reconnaître un loup lorsqu'elle en croisait un.
Elle connaissait les odeurs qui émanait de chez chaque race, il y toujours au moins une odeur qui revient toujours. Une spécifique à l'espèce.
Mais l'odeur qu'elle possédait, elle ne l'avait encore jamais senti, impossible de déterminer son espèce, mais ce qu'elle savait pour l'instant, ce n'est pas une louve, ni un démon, certainement pas un ange vu son caractère, pas un dragon..
Et cette femme craignait ceux qui avaient de la force, du pouvoir..
-"Hum.. Je ne vais pas vous le cacher, j'ai des capacités.."
Elle laissa sa phrase en suspens.. Mais pour elle, le seul être qui ne devait en aucun toucher à l'eau, pour ne pas être reconnu, c'était les sirènes.
Elle le gardait pour elle, peut être ne voulait elle tout simplement pas tremper ses pieds dans l'eau.
Mais elle gardait sa petite idée au fond de sa mémoire.
-"Il n'est pas faux qu'il vaut mieux se méfier d'un peu tout le monde.. Mais tant d'inquiétude.. Qu'est ce qui vous fait croire qu'il ne reste que des êtres mauvais qui, justement, tenteraient de vous tuer d'une pichenette ?"
La violence règne, c'est bien vrai, mais les gens ne se jettent pas sur les gens sans raison.
La guerre est tout de même considérée comme "finie".
Bien sûr, il reste les ruines de tout ça, mais tout de même, de là à être constamment inquiet.
La brune rouvrit les yeux, et regarda au loin, le soleil paraissait énorme, la femme à côté d'elle regardait l'eau comme si elle avait envie de plonger dedans.
Et c'était une envie partagée, qui ne voudrait pas sauter dans une eau, calme, fraîche, pas froide, juste rafraîchissante en cette saison chaude, et enfin, claire et propre.

-"Hum.. Je ne vais pas vous le cacher, j'ai des capacités.."

J'aurais pu feindre la surprise. Mais visiblement, elle perçait mes émotions avec autant de facilité qu'une lame bien aiguisée.

-"Il n'est pas faux qu'il vaut mieux se méfier d'un peu tout le monde.. Mais tant d'inquiétude.. Qu'est ce qui vous fait croire qu'il ne reste que des êtres mauvais qui, justement, tenteraient de vous tuer d'une pichenette ?"

C'était tellement... Naïf !

Je ne pu retenir un sourire amusé. C'était bien là le discourt d'une personne assez puissante pour repousser un ennemi sans effort !

Je penchai la tête sur le côté. Mis à part sa force, je ne désirais rien chez elle. Alors pourquoi ne pas se montrer un peu plus crue que d'habitude ? Plus, moi même... Je tentais toujours de séduire, mais étais je capable d'effrayer ? De démoraliser ? D'écraser ? Bref, de changer la façon de penser d'une personne ?

-Je ne crois pas en la bonté naturelle de gens. Vous me parlez de démon... Mais j'ai eu à craindre bien plus que les démons pendant la guerre...

Oh oui... Attiser le désir d'autrui était une capacité bien utile. Sauf quand ça se retournait contre moi.

Je me crispai et ajoutai, plus bas.

-Même les actes généreux, en apparence, sont motivés par un dessein purement égoïste.

Je ne regardais plus la femme, de peur de laisser passer beaucoup plus d'émotions que je ne souhaitais.
D'accord pour jouer la transparence, mais il y avait des limites. Et ces limites, c'était moi qui les posais.

[quel est ton code couleur au fait ? ]

Au plus elle y pensait, au plus Lexi se disait qu'elle pouvait faire peur à quelqu'un rien qu'en démontrant qu'elle avait de la force, même si elle ne le faisait que rarement, elle trouva alors sa question futile et bien superficielle, mais la réponse l’intéressait..
-Je ne crois pas en la bonté naturelle de gens. Vous me parlez de démon... Mais j'ai eu à craindre bien plus que les démons pendant la guerre...
Elle chercha ce qui pouvait être plus à craindre que ceux qui avaient eux mêmes lancer les offensives.
La guerre, un mot qui parait simple, qui dit guerre dit mort.
Mais quand on parle, on ne la vit pas, et une fois vécue, vous ne la voyez plus sous le même angle, la guerre.
-Même les actes généreux, en apparence, sont motivés par un dessein purement égoïste.
Elle ne regardait plus la louve, et elle l'imagina, trois secondes, assise sur ce ponton, les yeux fixant l'eau plate.
Elles n'avaient pas vécu les mêmes guerres.
Elle tentait de cacher ses émotions, mais il était dur de dissimuler quoique ce soit à Lexi.
"-L'égoïsme est partout, acte généreux ou pas."
Le problème avec Lexi, c'est qu'elle parlait toujours avec le même ton, impossible de décrypter ses émotions.
Elle esquissa un sourire amusé avant de continuer.
"-La bonté naturelle des gens ? Eh bien je n'y crois pas non plus.."
Non, elle ne croyait vraiment en rien, en plus rien.
"-Les gens puissants pensent que c'est la même chose pour chaque personne, ils ne se mettent pas à la place des autres, ceux qui ont usé de malice, de charisme ou de discrétion.. Ils pensent qu'ils ont tous foncés dans le tas, comme eux, sans crainte.."
La malice et le charisme.. Lexi observa à partir de cette phrase la femme assise à côté d'elle.
Elle n'avait pas cerné ce qu'elle cherchait exactement, mais, elle agissait par rapport à ses intérêts, à la recherche d'une sécurité, c'est ce que tout le monde cherchait, la sécurité.

Le code couleur:

"-L'égoïsme est partout, acte généreux ou pas."

Ce n'était pas ce que je venais de dire à l'instant ? Enfin... Laissons passer.

"-La bonté naturelle des gens ? Eh bien je n'y crois pas non plus.. Les gens puissants pensent que c'est la même chose pour chaque personne, ils ne se mettent pas à la place des autres, ceux qui ont usé de malice, de charisme ou de discrétion..

Mon regard se durcit. Le problème, quand on jouait la transparence, c'est qu'on n'aimait pas forcément quand l'autre touchait juste.

"- Ils pensent qu'ils ont tous foncés dans le tas, comme eux, sans crainte.."

Je ne répondis pas tout de suite. J'observai l'eau briller sous les rayons du soleil.
Étrange créature que j'avais à côté de moi. Directe, franche (du moins, c'est ce qu'on dirait), et avec un flair hors norme. Certaines personnes auraient tout intérêt à la faire disparaitre si elle les perçait à jour aussi facilement ! Mais c'était sans compter d'autres atouts qu'elle devait sans doute posséder.

- Comment avez vous survécu ? Demandais-je.

Après tout, elle parlait de se mettre à la place des faibles, mais elle, faisait-elle partie de ces gens ?

[merci, c'était bien ça ^^]

Elle ne répondit pas tout de suite, mais la louve lui laissait le temps, c'était dur de s'habituer à sa compagnie.

- Comment avez vous survécu ?


Comment ?
Bonne question, il sembla à la brunette qu'elle avait suivi son instinct.

-Comment ? J'ai fuis, sous ordre d'une amie, morte aujourd'hui.. Puis j'ai combattu, mais je n'ai pas fait que foncer, non, je voulais qu'ils aient mal, ils ne pouvaient pas simplement mourir facilement et tranquillement, avec moi ils agonissaient, tellement insouciant, j'ai usé d'autre pouvoir que celui de la force, la ruse, la discrétion.. C'était très risqué.. Il faut calculer le moindre petit détail, n'en négliger aucun.. Voilà, et aujourd'hui je suis là..


Elle descendis de son pilier et s'étira longuement regardant les reflets des derniers rayons du soleil.

-Et vous ? La séduction, ça j'ai bien saisi.. Mais une fois séduit, comment ça se passait ?


Lexi ne se rendait vraiment pas compte d'à quel point elle pouvait être déstabilisante en analysant ainsi chaque petit détails, mauvaise manies.
Au fond d'elle, elle avait l'impression qu'elle pourrait s'entendre avec cette femme.

-Comment ? J'ai fuis, sous ordre d'une amie, morte aujourd'hui..

Comme beaucoup.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la fuite n'est pas si honteuse que ça. Disons qu'eux au moins, ils ne se sont pas retrouvés pas dans le lit de l'ennemi pour survivre...

-Puis j'ai combattu, mais je n'ai pas fait que foncer, non, je voulais qu'ils aient mal, ils ne pouvaient pas simplement mourir facilement et tranquillement, avec moi ils agonissaient, tellement insouciant, j'ai usé d'autre pouvoir que celui de la force, la ruse, la discrétion.. C'était très risqué.. Il faut calculer le moindre petit détail, n'en négliger aucun.. Voilà, et aujourd'hui je suis là..

Je l'observais pendant qu'elle expliquait ce qu'elle avait vécu. C'était comme si quelque chose l'animait, comme si elle y était encore. C'était... Triste à souhait.

Moi qui voulait me détendre ce soir, c'était un peu mort.

-Et vous ? La séduction, ça j'ai bien saisi.. Mais une fois séduit, comment ça se passait ?

Je haussai un sourcil et haussai les épaules.

-Je ne pensais pas que c'était aussi évident mais bon...

C'était presque... Dérangeant.

- Toute la subtilité n'est pas dans le "comment", mais surtout dans le "qui". Disons que je me suis retrouvée dans le lit d'hommes plutôt puissants. Et on ne parle pas d'une vulgaire partie de jambe en l'air... Ça, n'importe quelle prostituée y parviendrait... J'ai fat en sorte qu'il s'attachent à moi. Qu'ils m'aiment... Le tout était de repérer le suivant quand mon protecteur actuel faiblissait...

J'avais volontairement laissé le flou quant au camp de ces hommes. Peu de monde le savait, mais, bons ou mauvais, ils se ressemblaient tous dans ce genre de situation, et la race n'est alors qu'un vague détail.
Dans cette guerre, je n'avais appartenu qu'à un seul camp: le mien.

- J'ai... Je cherchai le mot le plus approprié. Étudié cette guerre en fond et vu à quoi ressemblaient les hommes qui la menaient... Et il n'y avait strictement rien de bon.

Et voilà, ça y es, je déprimais. C'était le risque quand on jouait la transparence.

Je tentai de sauver ma soirée en esquissant un léger sourire.
- Ai-je satisfait la curiosité de Madame ?

Si j'avais été un homme, l'effet aurait été plus comique et je l'aurais appuyé d'une révérence exagérée. Mais j'avais toujours mesuré mon humour en fonction de mon interlocuteur et gardé les meilleures blagues pour moi même. Une femme riait tout en étant belle, et non l'inverse.

Elle était maintenant debout à côté de la belle blonde, appuyée sur le pilier dont elle venait de descendre.
Et elle regardait au loin, comme si cette histoire était tout aussi lointaine que le soleil reflétant du orange et du rouge à la surface de l'eau.
Elle vit du coin de l'oeil le haussement d'épaule de la belle.

-Je ne pensais pas que c'était aussi évident mais bon...


Certain n'y aurait que du feu, mais pas Lexi, elle arrivait à creuser toujours et encore chez les gens jusqu'à y trouver ce qu'ils avaient de plus précieux derrière leur masques, ce n'était pas son boulot, mais elle le faisait, la plupart du temps, inconsciemment.

- Toute la subtilité n'est pas dans le "comment", mais surtout dans le "qui". Disons que je me suis retrouvée dans le lit d'hommes plutôt puissants. Et on ne parle pas d'une vulgaire partie de jambe en l'air... Ça, n'importe quelle prostituée y parviendrait... J'ai fat en sorte qu'il s'attachent à moi. Qu'ils m'aiment... Le tout était de repérer le suivant quand mon protecteur actuel faiblissait...


Elle n'avait stipulé si elle avait tenté les démons ou bien ceux qui les combattaient. Mais à quoi bon choisir un camp, tout ce qu'elle voulait c'était sauvé sa peau et ça a marché, elle avait choisi un camp.. Le sien.

- J'ai... Étudié cette guerre en fond et vu à quoi ressemblaient les hommes qui la menaient... Et il n'y avait strictement rien de bon


Rien de bon.. Sa voix commençait à vibrait tellement peu que personne ne l'aurait entendu, mais Lexi l'avait entendu, le resserrement dans sa gorge, mais elle n'en fit rien.
La louve compris simplement que cette guerre n'avait pas été une partie de plaisir pour elle, pour personne, mais certain ne se cassez pas la tête, ils arrachaient celle des autres et puis basta.

- Ai-je satisfait la curiosité de Madame ?


J'esquissais un dernier sourire amusé, le soleil tombait peu à peu à l'horizon.

-Suffisamment pour que je cesse de vous embêter.


Je riais furtivement.

-Ravie d'avoir discuté avec vous.. Et faite attention à vous, il existe des être plus perfide et fourbe que vous..


La louve marcha tranquillement le long du ponton, faisait craquer chacune des planches, son passage tendait les cordes qui grinçaient à leur tour.
Elle lui avait laissé un simple message, bien compliqué à comprendre, mais Lexi lui avait bien fait comprendre qu'elle faisait partie de ces personnes, rares, mais dangereuse.
Mais surtout, elle avait sous entendu qu'en cas de besoin, l'être perfide et fourbe en question pourrait venir l'aider.
Lexi avait vraiment apprécié cette discutions, tout autant cette femme, dont elle ne connaissait pas le nom..
Elle s'arrêta alors, à l'autre bout du ponton.

-Dernière question.. Quel est votre nom ?


Et restait dos à elle, mais elle ne la craignait pas, de toute manière, elle l'entendrait arriver..
Elle attendit donc patiemment sa réponse, si elle n'avait pas de nom, tant pis.. Mais, elle pensait qu'il était préférable de le connaître.
Les derniers rayons du soleil étaient vraiment faible, prêt à s'éteindre dans la minute qui suivait, ce serait au tour de la nuit de se présenter, et la lune de briller.

-Suffisamment pour que je cesse de vous embêter.

Son rire sonna comme une petite victoire. Ce n'était pas pour rien qu'on disait "femme qui rit, à moitié dans ton lit", même si ce dicton encourageait plus les humoristes du dimanche à tenter leur chance qu'autre chose !

-Ravie d'avoir discuté avec vous.. Et faite attention à vous, il existe des être plus perfide et fourbe que vous..

Oh, j'en doute... Avais-je mentionné mes ex maris morts "accidentellement" ? Non. Ce sera sans doute pour quelqu'un sensible aux veuves éplorées. Cette femme en savait déjà suffisamment assez à mon goût. Même si je me révélais plutôt gagnante dans ce jeu de transparence, au final. J'avais une alliée.

Elle s'éloigna et ma baignade improvisée revint à l'ordre des priorités. Je ne profiterais peut être pas du soleil mais la nuit sera douce. Il ne restait plus qu'à attendre qu'elle soit assez loin.

-Dernière question.. Quel est votre nom ?

Je souris.

- Symphonie. Et vous ?

Comme le chant des sirènes qui ensorcèle les marins dans les légendes humaines. Je trouvais ce nom très approprié, vraiment.

- Symphonie. Et vous ?

Un nom qui sonnait juste dans sa tonalité, il lui allait à merveille.

-Lexi. Je me nomme ainsi.

Elle eut un dernier sourire amusé. Cernée.

-A bientôt, jeune sirène, ne chante pas trop fort ce soir.

Oui, elle l'avait lâché, parce qu'elle avait confiance en son instinct, et à sa logique.
Symphonie était venue pour une simple balade, en tant que simple femme..
On ne se balade pas assise au bord d'un ponton.
Et on ne regarde pas l'eau comme si c'était un appel, auquel on ne répond jamais.
Mais la louve en savait assez, sa curiosité était rassasiée, peut être la sirène se doutait elle de l'espèce à laquelle appartenait Lexi. Tout comme celle ci venait de le deviner.
Elle reprit son chemin, le sourire aux lèvres..
L'herbe lui chatouillait les pieds alors qu'elle prenait le chemin de l'inconnu, elle était comme ça Lexi, elle se promenait, la nuit, sous les rayons blancs et purs de la lune.

-Lexi. Je me nomme ainsi.

Lexi. Peu commun. Court. Facile à retenir.
Parfait.

-A bientôt, jeune sirène, ne chante pas trop fort ce soir.

Il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'elle aie deviné ma nature. Elle l'avait sans doute deviné à l'odeur ou quelque chose comme ça. Après tout, j'avais bien éliminé assez de races possibles pour presque deviner ce qu'elle était.

J'attendis qu'elle soit totalement partie pour sonder légèrement les environs. J'étais enfin seule.
Je retirai mes chaussures et la totalité de mes vêtements que je pliai à côté de moi. Je ne craignais pas qu'on les trouve. Il n'y avait personne sur le port la nuit.

Sans bruit, je me glissai dans l'eau et poussai un soupir de soulagement. La nuit ne faisait que commencer.

[RP terminé]

[je met donc le topic dans la corbeille ]