Un ovni parmi les prédateurs [PV Zorcha]

Un petit rire fila entre mes lèvres. Sa remarque sur le système électrique du bar n’était pas des plus amusantes, mais elle avait raison et marquait un point! Je devais être le seul étrange de l’endroit à ne pas connaitre tout ce qui m’entourait. Et ces découvertes me rendaient de bonne humeur. Au moins je ne m’apitoyais pas sur mon sort pendant ce temps. Et puis dans ce corps, je semblais beaucoup plus me laisser aller, j’en perdais mes restreintes et mon contrôle. Étais-ce possible que la personnalité du démon m’affectait même si son esprit n’était plus présent? Dans mon véritable corps, j’étais plutôt distant et sérieux. En fait, ce devait être cette charge de responsabilité que je me donnais à l’époque, qui n’avait plus lieu d’être maintenant que je n’étais plus un dragon, qui devait me libérer à ce point.

J’acquiesçais à sa demande d’un hochement de tête, tout en l’invitant à aller prendre place en tendant la main vers une table libre plus loin. Mes bonnes manières ne se perdaient pas, contrairement au contrôle de mes émotions, et la galanterie avait toujours été quelque chose d’important pour moi. Bien que je ne l’utilisais pas à des fins de charme. Attirer le sexe opposé, ou bien du même sexe, qu’à des fins de plaisir personnel, je n’en voyais aucun intérêt! Il n’y avait eu qu’une dragonne pour réussir à me séduire, et cela remontait à fort longtemps, sans même avoir utilisé sa forme humaine. Une histoire du passé.

« Vous devez me prendre pour un illuminé. Je dois avouer que je suis facilement fasciné par toutes ces choses qui nous entour, et qui sont si communes de nos jours. »

J’avais suivi Symphonie jusqu’à la table libre et m’étais installé face à elle. J’observais l’achalandage de l’établissement, un bon indicateur de la réputation de l’endroit, mais aussi un bon moyen de connaître ce que les gens faisaient de nos jours dans les bars. C’était surprenant de voir certains se trémousser contre les autres. C’était une forme de danse? Où était donc passé la grâce dans ces gestes qui me semblaient peu ressentit. C’était bouger pour bouger, non pas vivre les émotions produites par les mélodies. Je clignai des yeux, avant de reporter mes prunelles dorés sur ma compagne. Souriant doucement.

« Étiez-vous ici lors de la guerre? Pardonnez-moi de cette indiscrétion, vous n’êtes pas obligée de me répondre. »

Cette information, je voulais savoir. Car c’était avec les témoins de la guerre, que je saurais ce que mon corps était advenu. Mais je réalisais aussi qu’en abordant le sujet, je me mettais moi-même en danger, car les questions pourraient bien m’être retourné. Je me repris, afin de sauver mes arrières.

« J’effectue une recherche historique sur cette grande guerre, particulièrement sur les dragons. Leur participation et ce qu’ils sont devenus.»

Ce n’était pas réellement un mensonge. Je recherchais réellement ces informations, mais sur une seule de ses créatures.

Ce changement soudain dans son expression ne pouvait mentir! Un sourire qui s'efface à la mention de certains sujets, ne peut être provoqué que pour deux raisons. De mauvais souvenirs reliés à cela, ou alors une horreur du sujet après en avoir trop entendu parler. Mais pour qu'elle détourne ainsi le regard, j'optais pour la première raison. J'haussais un sourcil d'intrigue à sa réponse, mais n'en dit rien par respect. Chacun avait son jardin secret, et il y avait de ces choses que l'on ne voulait pas raconter à un étranger, ce que j’étais, que ce soit pour notre sécurité ou des souvenirs trop douloureux. Moi-même je n'étais pas entièrement sincère. Je lui cachais des détails, alors comment lui en vouloir? Je souriais simplement. Et je m'abstenais de la démentir en lui disant que n'importe qui pouvait survivre à une guerre, que tout n'était pas que dans la force physique, et que plus souvent ceux sans cette force peuvent être plus dangereux, car ils sont plus portés à réfléchir que les autres. Lui dire aurait servie à rien, sinon avouer que je savais qu'elle ne disait pas entièrement vrai.

« J'ai de la chance que vous ayez des amis bavard et que vous ayez bonne mémoire. Je suis sur une piste, en effet. »

Les amis étaient toujours une bonne échappatoire! Mais je me demandais tout de même, quel avait été son rôle dans la guerre? Elle n'était pas démone, ça j'en étais certain. Et avec sa beauté, je serais porté à dire un ange ou une sirène. Bien que rien n'empêchait une lycan d'être séduisante. Ou une dragonne? Non, je ne ressentais rien en ce sens. Je savais les repérer à présent, mais je devais encore apprendre à me familiariser avec les autres races.

« Il y aurait eu un dragon de glace. Une créature rare auprès de ses confrères de feu. »

Comme mon corps me manquait! Ma force, mes pouvoirs, mes sens! Tout ce que j'avais appris au fil des siècles, perdu. J'étais à la case départ, ne maitrisant aucun pouvoir en ce nouveau corps. Je n'en connaissais même pas les capacités... Mon coeur se serrait en craignant d'entendre une mauvaise nouvelle. C'était le risque de chercher. J'appréhendais de poursuivre, mais je voulais tout savoir.

« C'est de celui-là dont je veux tout savoir. Il serait le dernier de sa ligné. Il s'était engagé à protéger Edora, bien des siècles avant que les démons attaquent. C'est avec un dévouement exemplaire qu'il a combattu pour chasser toutes ses viles créatures des ténèbres. »

Dont j'en étais devenue une! - Comme c'était étrange de parler de soi-même à la troisième personne. - Je ne la quittais pas du regard, dans l'espoir d'une nouvelle positive de sa part. C'était crucial pour moi et probablement que j'y portais trop d'intérêt pour une simple "recherche historique".

« Vous aurait-on rapporté de quelconque faits sur ce dragon blanc? Sa participation et ce qu'il est advenu de lui. »

Il était possible que le démon projeté dans mon corps de dragon, en avait prit le contrôle pour aider les siens à vaincre. Et dans ce cas, la trahison d'un dragon ne pouvait passer inaperçu. Ou comme moi, ce qui semblait le plus probable, ce changement soudain lui avait fait perdre ses moyens, et ne sachant contrôler mes aptitudes, il avait fuit. Ou bien même tué sur le champ de bataille. Le dernier regard que je lui avais porté, avait été peu inspirant. Je l'avais vu s'empêtrer dans des gestes maladroit, incohérent, incapable de coordonner ses ailes pour s'envoler et des démons l'attaquant...

Ma respiration s'arrêta à l'instant que Symphonie mentionna savoir quelque chose. Elle me tenait en haleine, j'aurais voulu qu'elle parle plus vite, qu'elle me raconte tout, mais ses souvenirs de ce dragon étaient peut-être difficile à se rappeler. J'avais l'impression d'être au bord d'un gouffre en attente du verdict final. Et la chute en fut difficile. J'eu peine a retenir un hoquet d'effroi, et si ce n'était de l'obscurité de l'endroit, on m'aurait vu blemir.

Des armées entières décimés par moi! Ce n'avait pas été réellement moi, que mon corps, mais pour tout ceux que j'avais connu et aidé dans cette guerre, c'était une trahison. Eux ne savaient pas le sort terrible que j'avais subi. Qui le savait réellement d'ailleurs? Je ne connaissais pas le visage du responsable de cette magie occulte. Ce serait encore plus difficile de le retrouver. Et si un jour je retrouvais ma forme réel, j'allais devoir payer de ces actes qui n'étaient pas mien. Ceux se souvenant de moi me chasserait. J'allais devoir être autant prudent que maintenant, pour me refaire une réputation. Prouver a tous que je n'étais pas un traitre.

« Blessé... J'ai peut-être encore une chance de le retrouver. »

Plongé dans mes pensées, j'avais baissé mon regard sans ne vraiment regarder. Je semblais des plus lointain. Me parlant a moi-même. S'il avait quitté le champs de bataille blessé, il pouvait s'être caché dans les montagnes. C'était le seul abris sûr que je connaissais sur cette planète pour reprendre de ses forces pour un être de ma corpulence. A moins que ce démon n'ai réussi à contrôler ma forme humaine, et dans ce cas il pouvait s'être terré n'importe où. Je fronçais les sourcils, oubliant la présence de la femme. Croisant les bras, pour remonter ensuite une main a mon menton, continuant mes réflexions.

« Les montagnes... »

Je devais aller voir, au risque de ne rien trouver ou d'y découvrir mes ossements... Et faire le tour de cette ville! S'il était vivant, il pouvait être ici. Rare sont ceux ayant connu ma forme humaine, il lui serait facile de se mêler a la population. Quelqu'un l'aura peut-être hébergé pour le soigner... Je clignais des yeux en reprenant conscience que je n'étais pas seul, voyant des attribues féminin dans mon champs de vision, je relevais mes prunelles pour retrouver celles de ma compagne. Aucunement affecté par ce que je venais de regarder inconsciemment. La pudeur je ne connaissais pas vraiment. En quel cas j'aurais bien été dérangé par la tenue légère de cette demoiselle. J'espérais ne pas lui avoir causé de gêne par se regard qui en vérité n'en avait même pas admiré les formes.

« Et quelqu'un a une idée pourquoi ce dragon s'est retourné contre ses alliés ? »

J'haussais les sourcils en la regardant, espérant qu'elle en savait encore bien plus que ce qu'elle prétendait. Je decroisais les bras, me demandant si je n'omettais pas quelque chose dans cette rencontre. Ne devais-je pas, en tant qu'homme, lui offrir a boire? Bien que je n'avais aucune idée comment l'alcool agirait sur moi... Et que je n'étais pas encore en plein contrôle de l'argent que je possédais, je n'avais pas terminé mon apprentissage a ce sujet. Et je travaillais depuis peu dans une banque...

« C'est étrange qu'un être aussi dévoué pour la lumière, et ce depuis des siècles, se retourne subitement et intègre la noirceur. Quelque chose s'est produit à l'évidence. »

Et je savais très bien ce que c'était! J'en étais la victime! J'essayais de pousser plus loin le sujet. Je ne pouvais mentionner le sortilège responsable de ce changement, ce serait trop en savoir pour une simple recherche historique.

« Et que personne ne l'ai revu depuis deux ans? Il n'a quand même pas quitté la planète! »

Ou… si peut-être… Ce pouvait être une hypothèse non-négligeable. Et dans ce cas je serais bien mal placé. Il me faudrait des siècles à le retrouver!!

« Ah ça oui!»

Pour sur que tout pouvait se produire en ce genre de guerre! J’en avais vu et vécu des choses lors des grandes batailles que j’avais participé. Mais ma dernière expérience restait la plus troublante pour moi. Et Symphonie n’avait pas tord, il se pouvait que le dragon soit mort, c’était même fort possible. Et qu’elle le mentionne me fit détourner douloureusement le regard, avant de le reporter avec surprise sur elle. Elle m’offrait à boire?

« Euh... »

C’était les femmes de nos jours qui payaient les verres des hommes? J’étais comme qui dirait perdu dans toutes ses nouvelles mœurs et coutumes à apprendre. Où était donc passé la galanterie? De plus elle me donnait un délai pour lui répondre! J’étais déboussolé, ne sachant que dire. Étais-ce une bonne idée de prendre à boire sans savoir les effets que l’alcool avait sur moi? Pour une demande aussi simple et banale, je me sentais stressé. Cette queue de démon caché sous mon pantalon, frétillait le long de ma jambe.

« Un whisky.»

Il ne devait rester que très peu de secondes au délai. Et j’étais incertain d’avoir fait le bon choix. Un mauvais pressentiment en quelque sorte. J’oubliais très vite mon choix lorsqu’on nous interrompu. J’étais plus choqué qu’autre chose de la façon que cet homme aborda ma compagne. Quelle rudesse! Quel façon dégradante de la nommer! Mon expression s’en était rendurci, et ma bouche s’ouvrit en but de lui faire un sermon sur la politesse, mais Symphonie fut plus rapide pour prendre parole. J’observais la scène avec étonnement, comprenant à retardement ce qui venait de se passé. Le sourire étira de nouveau mes lèvres, amusé. Que voilà un stratagème parfait pour manipuler l’homme. Je me comptais heureux de ne pas être influençable par les attribues physiques comme cette pauvre victime. J’allais passer un commentaire sur ce qui venait de se passer, mais mon sérieux revint au galop à la question soudaine qui me fut adressé. En quoi ce dragon m’intéressait? C’était moi pardieu!! Je restais figé en cherchant une réponse pour m’en sortir. Je ne voulais pas lui dire de mensonge. Je me sentais prit au piège soudainement. J’avais trop parlé.

« J’ai un intérêt purement personnel pour lui.»

Comme j’étais inconfortable sur ma chaise à cet instant! Et c’était autant psychologique que physique… Comme je le découvris assez rapidement. Un mouvement sur la gauche de mon champs de vision attira mon attention, croyant à tord que le serveur improvisé revenait avec nos boissons et que j’aurais une échappatoire, mais ce fut tout autre que j’aperçu. C’était… cette queue déplaisante de démon à la pointe ronde et rouge, qui s’était faufilée hors de mon vêtement… J’hoquetais en la rattrapant, pour la faufiler rapidement dans sa cachette. J’espérais que personne n’avait rien vu, mais c’était rêver! Symphonie en avait très certainement été témoin… Et je tentais de faire oublier cet incident en reprenant le sujet de notre conversation.

« Rassurez-vous, je n’ai aucune intention malsaine envers cette créature.»

Je sentais mon coeur battre fortement en mon torse. Craignant que les choses ne tournent mal. Bien que c’était une femme, je n’étais pas en position de combat, je ne connaissais pas les capacités de mon corps, et maitrisait encore moins ses pouvoirs. Plus dangereux encore, ce serait que tous présent dans se bar, sache que j’étais démon… Ils étaient tolérés en ville, mais quand même détesté… Je pouvais sentir la pointe de ma queue battre contre mon mollet, comme si elle avait sa propre vie et conscience, mécontente d’être de nouveau caché.

Elle avait vu! Elle avait vu! À l’évidence je n’avais pas été assez rapide. Une sueur froide parcouru ma colonne vertébrale en l’entendant. « C’est vous… » Qu’es-ce qu’elle voulait dire par là? Savait-elle alors le mauvais sort que le dragon de glace avait subit? Ou… Était-elle la sorcière qui m’avait fait cela? Par tout les saints! J’étais peut-être face à la personne responsable de ma malédiction! J’étais crispé sur ma chaise, me demandant s’il ne valait pas mieux prendre mes jambes à mon cou. J’allais faire l’innocent en lui demandant ce qu’elle voulait dire par « c’est vous », mais ce qu’elle prononça ensuite m’arrêta net! Elle savait… J’eu un sursaut lorsque l’homme sous son pouvoir posa nos verres. Sous son pouvoir… Oui… Elle devait être la sorcière! Dans ce corps misérable qui était devenu mien, j’étais terrifié. Quelle horreur de ce sentir si faible et petit!

Je ne la quittais pas du regard, n’entendant plus ce qui ce disait entre l’homme et elle. Quel envoutement faisait-elle la victime de cet homme? Je craignais la suite en imaginant le pire. Car comment pouvait-elle savoir ce qui m’était arrivé? Il n’y avait qu’Andromeda qui savait et je doutais fort qu’elle ait raconté cela à quiconque, puisqu’elle n’y croyait pas totalement. Elle ne pouvait être que la sorcière, ou quelqu’un de proche de cet être maléfique qui m’avait fait cela. Je n’entendais plus la musique assourdissante de l’établissement, non plus le brouhaha de toutes ses conversations qui nous entouraient. Le reste avait disparu, il ne restait plus que notre table.

«Qui pensez-vous que je suis?...»

Je restais méfiant, elle ne l’avait pas explicitement dit que le dragon avait subit un transfère d’âme. Peut-être parlait-elle d’autre chose tout à fait différent dont elle confondait. Une autre histoire de guerre qu’elle aura « entendu ». Il se pouvait que tout ce qu’elle avait dit, qu’elle en avait été témoin ou même l’investigateur. Je m’étais penché pour me rapprocher d’elle. Cette conversation devait demeurer secrète, et je voulais éviter toute oreille indiscrète.

«Que savez-vous? Et… comment le savez-vous? ...»

Ah dieu du ciel! Que n’aurais-je pas donné pour maîtriser les dons de téléportation de mon démon! J’aurais pu m’assurer ainsi un moyen de fuir sans incident. Je n’en disais pas plus, de peur de lui donner trop de renseignement. Si elle savait la vérité, j’espérais qu’elle me répondrait sincèrement. Je ne la quittais pas du regard, en quête du moindre signe de mensonge. J’étais d’un sérieux grave, comme si la fin du monde en dépendait. Prévoyant tous les scénarios possibles, j’entourais mon verre de whisky de ma main. Ce serait le seul moyen qui me permettrait de fuir en cas de danger. C’était misérable comme arme, qu’un verre d’alcool, mais c’était tout ce que j’avais.

Je la laissais se rapprocher, malgré ma crainte. Je ne savais pas à quoi m’attendre d’elle, et peut-être que sa magie fonctionnait mieux avec le contact! Je ne voulais pas me retrouver envouté comme cet homme pour accomplir ses désirs. Qui sait ce qu’elle aurait pu faire de moi? Elle me voulait peut-être mort pour effacer toute trace des évènements! Je n’étais pas certain de pouvoir la croire lorsqu’elle mentionna ne vouloir aucun mal. Je lui laissais le bénéfice du doute pour entendre la suite. Mes yeux s’écarquillèrent à la révélation qu’elle me fit. Elle avait donc définitivement un lien avec cet être qui m’avait jeté ce sort!!

Je ne bougeais plus. Me demandant si c’était la vérité. Je doutais toujours, elle pouvait très bien être ce sorcier en question! J’écoutais chaque parole qu’elle me disait, troublé de ces révélations. Il y avait donc eu des témoins, le responsable n’avait pas gardé cette histoire pour lui. Mais il n’avait pas du dire grand-chose du démon pour qu’elle ne m’ait pas reconnu dès le premier instant. Il faut dire que je n’avais pas tardé sur le champ de bataille et que ma fuite c’était faite le plus discrètement possible pour échapper à la mort assuré. Sur ce point j’avais réussi, puisque rien n’avait été dis au sujet de ce démon-dragon. Je reculais mon visage pour la regarder en face. Essayant de déchiffrer la vérité, de savoir comment c’était possible qu’elle ait eu les révélations d’un sorcier et d’un elfe, de camps différent. Qu’avait donc été le rôle de cette femme dans cette guerre?

« Qui...»

...Êtes-vous? Je ne terminais pas ma question, me rappelant que nous n’étions pas seuls. N’importe qui pouvait nous entendre, et je n’avais pas envie que mon histoire soit rendu publique. J’étais bien suffisamment humilié ainsi. Je regardais autour de nous, baissant mon regard sur mon verre que je tenais toujours. Un petit remontant… Ça ne me ferait pas de mal avec tout ce que je découvrais! J’avalais le whisky d’un trait, comme j’avais toujours fait dans le temps, mais les choses étaient différentes maintenant… Je m’étouffai avec ce liquide qui me brûla la gorge. Je toussais un instant. Me sentant des plus ridicules. De plus que je venais d’attirer l’attention de notre entourage.

« C’était moins fort dans mes souvenirs...»

J’avais l’air bien ridicule maintenant... Mais cette femme pouvait comprendre ce que je vivais. Je me raclais la gorge, et remarquait plus loin un endroit où nous serions plus tranquille. Sans prévenir, et ignorant le danger que cela pourrait représenter de me retrouver seule avec cette femme que je connaissais peu, je lui pris la main en me relevant et l’entrainais plus loin. Plusieurs alcôves ce succédaient, pour la plupart les rideaux fermés, certains ouvert mais tout de même occupé. Je rentrais dans le seul qui venait de se libérer, avec Symphonie, pour en tirer ensuite les lourdes tentures de velours qui produisaient un effet d’insonorisation, bloquant une bonne partie de tous les sons du bar. Nous pourrions mieux nous comprendre, et on ne nous entendrait pas. Je me souciais peu de ce que les gens qui avaient pu nous voir entrer là, diraient. Je retirais la tuque de sur ma tête pour dévoiler avec honte les petites cornes blanches qui dépassaient très peu de mes cheveux rouges en désordre.

« Je suis bien ce dragon. Zorcha Lelldorine Ce’Nedra, dernier de la ligné des dragons de glace Ce’Nedra… Vous êtes la première personne que je rencontre qui connaisse le mauvais sort qui m’a été jeté. Je ne sais votre rôle dans tout cela, mais j’ai besoin de votre aide… »

Mes yeux dorés se relevèrent sur elle. J’étais toujours méfiant, mais elle était mon espoir, la personne qui en savait le plus en dehors du responsable. Ne faisait-il pas chaud dans cet espace restreint parsemé de coussins? Ou alors l’alcool commençait déjà à me faire effet après un verre et me donnait des chaleurs…

«Où puis-je trouver ce sorcier et cet elfe?»

Je la regardais avec désespoirs, ayant le pressentiment que ni l’un ni l’autre ne seraient possible de les rencontrer. Je poursuivais, me faisant un peu plus bavard avec les effets de la boisson qui se rependaient dans mon corps.

«J’ai besoin de retrouver mon corps, je ne saurais vivre dans celui-ci! Je suis petit, horrible, je suis un démon! Ce dont je répugne le plus!»

Je baissais les yeux sur mon corps avec horreur. Le complexe physique était ce qui m’affectait le plus dans cette histoire. Je répugnais cette apparence. Même avec mon corps d’avant, ma forme humaine était beaucoup plus imposante que cette chose que je possédais maintenant. J’étais dans une crevette à côté de ce que j’avais eu!

Je ne captais aucune mauvaise intention dans son regard plutôt compatissant. La guerre pouvait parfois nous faire commettre des actes irréprochables, simplement en but de survivre. Quoi qu’elle ait eu à faire avec le sorcier, elle ne semblait pas vouloir en poursuivre l’œuvre, fort heureusement. Et je croyais en la théorie de la seconde chance. On commettait tous des erreurs après tout.

Je clignais des yeux de surprise, ne sachant si je devais la croire quant à mon apparence. Disait-elle que je n’étais pas horrible que pour bien me faire sentir? Ou le pensait-elle réellement? Je baissais le regard ensuite. Je savais qu’elle avait raison à vrai dire. Par toutes mes expériences dans ma longue vie, je savais bien que chaque race avait des exceptions. Tout n’était pas noir ou blanc. J’avais connus des dragons malhonnêtes, des anges meurtriers, tout était possible. Mais cette guerre m’avait créé une haine particulière des démons. Et ce qui me répugnait le plus, c’était que je savais que le corps dont j’étais pris, avait été un de ces démons voulant prendre le pouvoir.

Je reportais mon attention sur elle à l’horrible nouvelle qui s’en suivi. Incapable de cacher mon désarroi qui transparaissait sur mon visage. Je pouvais sentir toutes les émotions se chambouler en moi. Où allais-je pouvoir trouver un sorcier assez puissant pour connaître ce sort et le reproduire? Ma quête se présentait encore plus difficile que je l’avais cru. J’acquiesçais à la suite, incapable de parler sous la révélation. Le dragon, s’il avait survécu, pouvait être allée loin, il pouvait s’être déplacé jusqu’à l’opposé de la planète. Je m’affalais contre le mur, ne portant plus d’importance à ma posture droite, la bienséance et tout ça. Je soupirais longuement et douloureusement. Je n’étais pas sans moyen, ça ne voulait pas dire que c’était impossible de retrouver mon corps, seulement, mes recherches allaient devoir être plus poussées. Je regardais devant moi accablé par l’histoire qui venait de m’être révélé. Je passais mes mains dans mes cheveux. Les laissant sur ma tête un instant avant de les laisser retomber lourdement.

« Moi?... Il n’y a rien de glorieux dans ce que j’ai fais, j’ai agis en froussard.»

Contrairement au démon, je n’avais pas continué la guerre. J’avais agis qu’en but de survivre, pensant à ma propre peau. Je regardais Symphonie qui voulait en connaitre plus de mon humiliation. Cette partie de l’histoire, je ne l’avais encore jamais raconté. Andromeda savait que j’avais fuit, mais sans détail. Ma compagne pouvait remercier la boisson qui me rendait plus bavard sur des détails aussi intime.

« Lorsque je me suis réveillé dans ce corps, désarmé, sans aucune connaissance du contrôle de ses pouvoirs et chancelant en ce corps de bipède dont j’avais peu l’habitude, je savais qu’il ne me servait à rien de combattre. Encore maintenant je ne sais pas utiliser le pouvoir de ce corps. J’ai vu de mes alliés se retourner contre moi, eux ne voyant qu’un démon à éliminer. J’ai tenté de leur dire ce qui c’était produit, mais soit on ne m’entendit pas, soit on ne me crut pas. Rester sur le champ de bataille, il aurait fallut que je combatte mes alliés. »

Je laissais sortir ma queue de démon qui me causait de l’inconfort, n’ayant plus de raison de la cacher. Et mes mains lissèrent le tissu de mon pantalon sur mes cuisses, les regardant honteusement. Moi qui avait passé de nombreux siècles seul sans ne jamais en être affecté, je me sentais à présent, atrocement seul.

« J’ai esquivé les attaques de mes amis de combats, mais un ange a réussi à m’atteindre au flanc. Je n’ai pas riposté, ce n’était pas de sa faute, il ne voyait qu’un ennemi devant lui. J’ai profité qu’un groupe de démon arrive, probablement pour m’apporter du renfort, pour ramper loin de tout cela. Comme je disais, il n’y a rien de glorieux à ce que j’ai fait. Je rampais au milieu des cadavres, me cachant sous certains lorsque j’étais menacé. Et j’ai fuit sous le couvert des arbres ainsi. »

Mes mains s’étaient crispées sur mon pantalon, ma queue battant sur un coussin des émotions déplaisante que je ressentais.

« Je suis resté dans la forêt depuis, survivant de mes connaissances de la nature. Guérissant de ma blessure, et craignant que l’on me tue à vue avec ce corps de démon. Il n’y a que quelques jours que je suis arrivé en ville. Rester caché ne m’aidera pas à retrouver mon corps. Si vous dites que cette apparence n’est pas horrible, elle n’en reste pas moins un démon qui ne sont pas appréciés sur cette planète suite de cette guerre, et je suis faible et petit… Ma forme humaine d’avant était beaucoup plus grande et massive. Et passer de dragon à ça… Je me sens vulnérable. »

Je la regardais, attristé. Ne pensant pas qu’elle était une créature faible pour sa part.

« Votre histoire doit être plus glorieuse. Êtes-vous un ange?»

Je restais surpris en me demandant ce que j’avais bien pu dire de si drôle. M’étais-je donc trompé de race? Je la regardais sans savoir comment réagir. Rire avec elle me semblait mal placé. Alors j’attendais sans comprendre. Perplexe.

Je n'étais pas surpris d'apprendre qu'elle était une sirène, mais plutôt du fait qu'un être de sa race ai participé à la guerre. Elle n'était pas sans moyen, c'était bien connu que leur charme était redoutable, mais je ne la voyais pas une arme à la main. Par expérience, je savais aussi qu'il y avait bien d'autres moyens de prendre part à une guerre. La manipulation entre autre. Était-ce ce qui la rendait si honteuse? Je tendis la main pour lui toucher la joue et ainsi tourner son visage vers moi. Je lui souriais doucement. Me voulant le plus rassurant.

« Vous n'êtes pas qu'une sirène. Votre race est tout aussi importante que les anges ou les dragons. »

Il n'y avait pas de race supérieure à mon avis. Tous étaient égaux, même si plus nombreux étaient ceux cherchant à être au-dessus de tous.

« Et nous sommes seul juge de nous-mêmes, les autres ne savent pas ce qui nous pousse à faire certains choix, ce que l'on vit et avons vécu. Ils ne sont pas aptes à porter un jugement juste, sur nous, et inversement, nous sommes les juges les plus sévères pour nous-mêmes. »

Mon regard se faisait attendrit, touché par la souffrance de cet être. Au fil des siècles j'avais aidé plusieurs âmes perdues et je m'en étais fait un devoir d'apaiser leur coeur en peine. Mon sourire se faisait chaleureux, oubliant mon propre mal pour m'occuper de celui de ma compagne.

« Qu'importe ce que vous avez fait par le passé. Reconnaitre sa honte, c'est avouer nos erreurs. La guerre n'est plus, vous pouvez qu'aller de l'avant et vous libérer de ce fardeau. »

Je retirais ma main de sa joue. J'avais envie d'un autre verre, mais je sentais encore les effets en moi du premier qui m'enlevait toute gêne possible. Je devais m'abstenir pour ne pas perdre contrôle de ce corps.

« Le passé reste dans le passé, il est là pour nous donner des leçons afin de nous créé un avenir meilleur. Si vous voulez vous confier à moi, je ne vous jugerais pas. »

De plus que j'aurais très certainement entendu ou vu des histoires plus horrible encore. Il n'y avait pas que sur Edora que j'avais participé à des guerres. Rien ne serait plus horrible que le massacre de ma famille...

Je devinais aisément ce qu'elle avait vécu sans qu'elle ait à le préciser. Je la regardais avec compassion. Bouillant à l'intérieur contre le démon qui avait osé la traiter ainsi, comme une vulgaire catin. Et par sa faute, l'avait entraîné dans une vie de servitude. Ah! Si seulement je m'étais éveillé avant cette guerre! Avant que tout cela commence! J'aurais pu intervenir et prévenir bien des malheurs... A quoi bon m’apitoyer sur ce que j’aurais pu faire maintenant? Tout ça était passé, et on ne pouvait le changer.

Je l'écoutais sans intervenir, me faisais des plus silencieux et compréhensif. Il y a des moments dans la vie où nous sommes forcées de faire des choses horrible pour survivre. Je ne la jugeais pas. Elle était blessé bien plus que mentalement. Physiquement aussi. Pauvre âme torturé. Je ne savais que faire pour apaiser son mal. Sinon n'être qu'une oreille attentive. Je répondis enfin, d'une voix douce et sans reproche.

« Pourquoi continuer maintenant? La guerre n'est plus, il est possible d'enterrer le passé. Le démon qui vous à entrainer dans cela est mort. Poursuivre me semble plutôt donner raison à ce qu'il vous a apprit. »

N'était-ce pas d'admettre que le démon avait toujours emprise sur elle malgré sa disparition, en continuant de manipuler de son physique? C'était aussi un manque de respect pour son corps, qu'elle offrait sans retenu. Je me frottais la nuque, essayant de comprendre ses choix. Continuer quelque chose qui nous a laissé un traumatisme, pourquoi?

« A moins que cela vous plaise réellement au final? »

Qui sait, elle en était peut-être devenue accro, et ne pouvait se retenir de trouver des hommes pour les emporter dans son lit. Je posais délicatement ma main sur son épaule, mon doux sourire toujours présent.

« Vous êtes maitre de votre destiné à présent. C'est à vous de choisir ce qu'il vous plait de faire, et non pas aux autres. »

Alors qu'elle poursuive ou pas d'être une enjôleuse, cela ne me regardait pas. Rien de ce que j'avais observé du monde d'aujourd'hui, me poussait à croire que c'était une nécessité de poursuivre les manipulations. Bien au contraire, les gens semblaient plus libres de leurs actes. Bien que guidé par des lois. Les richesses restaient toujours un atout déterminant quand même, pour déterminer la loi du plus fort.

Mon raisonnement semblait faire son effet. J'avais visé juste. La pauvre fille prise dans un cercle vicieux, je ne pouvais rien faire pour elle, sinon la guider, c'était à elle même de s'en sortir, si elle le désirait. Je souriais doucement, légèrement rieur face à sa remarque murmuré.

« Il n'est jamais trop tard pour apprendre autre chose. »

J'en étais bien l'exemple, du changement de vie radicale. Jamais je ne m'aurais crut apte à travailler en ville, à m'intégrer dans la masse, et encore moins dans une banque! Je laissais le silence retomber, ne ressentant aucun malaise de la situation. Elle avait besoin d'y réfléchir, puisque j'avais touché un point sensible. Je demeurais silencieux, attendant seulement le signe qui me dirait de la laisser seule, mais j'avais le sentiment qu'elle ne voulait pas se retrouver seule en ce moment. Je me faisais patient pendant sa réflexion, songeant moi-même à l'ironie de la situation. J'avais besoin d'aide pour retrouver mon corps, depuis que j'étais dans ce démon, tout mon temps je l'avais consacré égoïstement. Et voilà que l'on me rappelait mon serment de venir en aide aux autres. Le destin avait ses façons de vous adresser des messages. Ce n'était pas parce que j'avais perdu mon apparence et mes pouvoirs, que je ne pouvais pas poursuivre d'aider les autres.

Je clignais des yeux lorsque le silence fut rompu par sa remarque sur la discussion imprévue et secouais la tête doucement en riant.

« Moi non plus. »

Qui aurait pu prévoir la tournure de cette rencontre? Impossible de savoir. Mais en même temps, rien n'arrivait jamais pour rien. Je lui souriais, espérant que ma compagnie ne lui était pas devenue désagréable de par les vérités que je lui avais fait prendre conscience. Ma crainte fut vite chassée par un geste qui me figea à mon tour. Le baiser sur ma joue me fit rougir, je restais bouche-bée comme un idiot. Je n'avais pas l'habitude de ce genre de contact. Encore moins sous cette apparence que je trouvais repoussante. Et impuissant à contrôler mes expressions dans ce corps, il me fallut un temps pour chasser cet air abruti. Je me relevais en retrouvant le sourire. Ce moment d'égarement vite passé.

« Je vais chercher cela! Et j'ai le téléphone, même si j'ai encore bien du mal à comprendre son fonctionnement, alors ce n'est pas idiot. »

Je lui fis un clin d'oeil avant de remettre mon chapeau et de cacher cet appendice arrière dans mon pantalon. Je disparaissais ensuite derrière le rideau, retournant dans cette ambiance assourdissante. Je me faufilais dans la masse pour atteindre le bar. Un verre de plus pour moi serait probablement de trop... Mais la dame en voulait un autre, alors je ne me posais pas de question et je commandais la même chose que nous avions déjà prit. Je payais le barman et retournais dans notre petit antre à l’abri des regards et du son. Je posais les verres sur la table, m'assoyant à ses côtés, je sortais ensuite mon téléphone portable de mes poches. Enfin le mien... Celui qu'avait appartenu au démon.

« Les premiers jours de ma fuite, l'appareil a émis une musique, et je n'étais pas arrivé à comprendre le pourquoi du comment. C'était de la sorcellerie pour moi. Maintenant je sais que c'était parce que quelqu'un essayait de contacter le démon. On m'a expliqué que la batterie était vide et que c'était pour ça que je ne l'ai plus entendu par la suite. Il y avait aussi une histoire de compte non payé et désactivé, je n'ai pas trop compris, mais il fonctionne maintenant. »

Je ne comprenais pas grand-chose de ce que je disais. Cette histoire de batterie particulièrement que j’avais encore du mal à assimiler. Je posais le téléphone, et récupérais mon verre pour prendre une gorgée de mon whisky. Cette histoire devait être bien banale, mais pour moi tout cela ressortait de l'ordinaire. Je sortis ensuite une carte d'affaire de la banque de mon portefeuille, avec d'écrit à l'arrière deux numéros et noms de mon écriture archaïque, aux lettrages à grande loupe d'un temps révolu, moyenâgeux. Mon nom, suivi de celui de ma protectrice, Andromeda. Je savais qu'on pouvait entrer les numéros dans la mémoire du téléphone, mais comment le faire et aller les chercher ensuite... C'était trop complexe pour moi. De plus qu'il devait y avoir tout plein de numéros des contacts du démon d'avant la guerre. Encore heureux que ses connaissances aient probablement perdu espoirs de le contacter, depuis deux ans que le téléphone était sans puissance, autrement il sonnerait souvent.

« Ça c'est mon numéro, vous pouvez le prendre en note. Et quel est le votre, si je puis demander? »

De mon portefeuille je sortis aussi un petit stylo bille, je gardais toujours de quoi écrire sur moi. Ainsi, lorsque quelque chose me causait des interrogations, je le prenais en note pour ensuite en parler à ma protectrice. J'écrivis le prénom de ma compagne à la suite, de mon écriture trop enjolivé pour l'époque, mais si naturelle pour moi. Quel invention formidable que le stylo bille! Il n’était plus nécessaire de tremper une plume, d’avoir un encrier. C’était tellement plus simple.

« Vous pourrez me contacter si vous avez des informations, ou simplement pour discuter ou avoir de la compagnie. »

Je pris doucement sa main dans la sienne en lui offrant un sourire chaleureux. Je n'offrais pas ma compagnie en tant que partenaire charnel, mais bien comme simple présence pour ne pas être seule. Un soutiens émotionnel au besoin.

« Même moi qui suis un éternel solitaire, il m'est arrivé de me sentir bien seul au court des millénaires. Considérez-moi comme votre ami dès à présent. »

Ne songeant pas à mon geste, qui était tout à fait naturel pour mon éducation, je portais sa main à mes lèvres pour l'effleurer tout en douceur. Les baisemains ne devaient plus être très de coutume en ce siècle! Je la relâchais ensuite pour reprendre mon verre et boire.