Le moment des explications [suite]

Assis non chaleureusement sur la chaise, Isei attends les explications après avoir visité vite fait les lieux.

«Ouais... C'est ça! Explique moi donc comment quelqu'un a pu te battre et te forcer à mettre le feu à l'appartement!»

Je serre les dents, n'étant franchement pas d'humeur à être patient. D'un ton froid je lui réponds avant d'entamer les explications.

« Ça suffit Isei... »

Je serres les dents.

« C'est assez dur à comprendre et à vivre donc n'en rajoute pas une couche! »

J'inspire un bon coup pour me calmer et finit par m'allumer une cigarette. On peut mieux expliquer une situation loufoque qu'une fois stable et calmer. Une fois la cigarette fini, j'en conclu par une phrase toute simple.

« J'ai perdue la mémoire. »

Je fixe Isei surveillant sa réaction.

« J'ignore si c'est un degrés faible d'amnésie, ou si s'est quelqu'un qui à trifouillé dans ma mémoire. Mais tout ce don je me souviens, c'est une jeune femme, un blonc colérique, et d'un masque. »

Rageur par ma défaite dont j'en ai absolument aucune souvenir je serre les poings, la rage de cette défaite ce voyait comme un nez au milieu d'une figure.

« Avant cette perte de mémoire, j'ai échoué à une mission. J'ai pu voir dans mes dossiers, que j'ai tuer la personne à tuer, mais pas le témoin. »

Je fixe mon protégé.

« Pour me punir de cette défaite j'ai été enfermé et torturé pendant plusieurs jours, jusqu'à en perdre conscience. Et j'ai perdue de la mémoire après être sortie de l'hôpital. Et quand je me suis réveiller, je me suis retrouvé de nouveau à l'hôpital avec ces débris de souvenir. »

Je me tire les cheveux, honteux

« Et donc par sécurité, afin que tu ne sois pas concerné, j'ai créer une mise en scène comme toi nous ne reviendrons plus jamais à l'appartement. »

J'étais assis là, à jouer les sarcastiques alors que je ne savais rien de ce qui avait pu se passer. J'avais beau savoir que ça n'avait pas du être facile, qu'il avait probablement eu les pires misères, je continuais à être aussi désagréable. Et pourtant... Je m'étais juré de corriger ce fout comportement de gamin pourri gâté que j'avais eu aussi longtemps pour lui. A vrai dire, j'avais à peine terminé de parler, que je m'en voulais déjà d'adopter un ton aussi déplaisant. Mais je n'en montrais rien, même si, intérieurement, je me traitais d'imbécile.

Lorsque j’entendis le ton froid de Reiji, je me contentais de baisser sagement les yeux sur le sol, en signe de soumission, ou de pardon. J’écoutais ce qu'il avait à me dire, et hochais lentement de la tête, pour lui signifier qu j'avais compris, et que je ne le ferais plus. Ou du moins que j'essayerais de ne plus le faire.

Tandis qu'il tentait de se calmer, et que donc son attention se détournait de moi, je relevais doucement les yeux vers lui et l'observais du coin de l’œil. Je le vis sortir une cigarette et l'allumer, comportement typique qu'il adoptait quand il avait besoin de se calmer, ou de se reprendre. Silencieux et respectueux, j'attendis tranquillement qu'il se décide, posant mon regard fixement sur le dossier de la chaise.

Quand à nouveau une phrase s'échappa d'entre ses lèvres. Je le regardais une nouvelle fois, haussant un sourcil interrogateur. Comment ça, il avait perdu l mémoire? Javais du mal à comprendre où il voulait en venir. Néanmoins, je ne posais pas de question, la suite des événements allait sûrement venir. Je l'écoutais toujours sans rien dire, inquiet malgré tout de ce qui avait bien pu se passer. Étais-ce normal, ou quelqu'un y avait-il mis son grain de sel? Et si une personne était intervenu pour lui effacer la mémoire, cela avait sûrement été nécessaire à ses yeux, alors pourquoi? Je n'en savais pas plus, mais quelque part, au fond de moi, j'avais l'impression que mon colocataire s'était fourré dans les ennuis, jusqu'au cou!

Réfléchissant étrangement calmement, mon regard parcourait la pièce, comme si celle-ci, un indice, un objet, un détail la concernant aurait pu me donner des réponses à mes questions. Mais rien ne me venait. Je reportais donc mon attention sur Reiji qui venait de reprendre la parole. Cette situation le fait enrager, elle lui pèse énormément, et cela ne peut que se voir. Rien qu'à voir son visage, c'était évident que cette «défaite» l'affectait bien plus que n'importe quoi d'autre.

Alors que je le fixais, se yeux viennent eux aussi se poser sur moi. Je fronçais les sourcils en l'entendant, mécontent que l'on utilise de telles méthodes avec lui. Je ne pouvais rien y faire, c'était vrai.... Mais, enfouit tout au fond de moi, j'avais l'espoir qu'un jour, une fois mes études terminées, je puisse lui rendre la pareil, que, peut-être, mon travail à moi suffirait à nous loger et à nous nourrir, afin que lui puisse enfin abandonner son activité professionnelle actuelle. C'était un des objectifs que je poursuivais.

Je le laissais terminer de parler, et soupirais quelques secondes plus tard, les épaules légèrement voûtées et un faible sourire aux lèvres.

«Je comprend bien mieux maintenant...»

Je baissais discrètement les yeux sur le sol.

«Je pense que tu as adopté le bon comportement...» -je grimaçais- «Contrairement à moi...Et a tes employeurs. On commet tous des erreurs, c'est idiot de torturer pour ça... La meilleure chose à faire aurait été de t'envoyer corriger cette faute. Enfin, ça aurait été plus logique... »

Alors qu'un peu plus tôt, je m'étais redressé, je venais poser de nouveau mon menton sur mes bras, eux même appuyés sur le haut du dossier de la chaise.

«Et bien... Ce qui est fait, est fait. Je ne pense pas qu'il nous retrouverons ici, cependant... Si le cas contraire arrive... J'essayerais de leur donner du fils à retordre. Mais en attendant...»

Je me levais et passais derrière lui pour commencer à masser ses épaules.

«Tu devrais te détendre et te reposer un peu... Tu m'as l'air bien trop tendu...»

«Je comprend bien mieux maintenant...»

Je ferme les yeux pour essayer de me calmer une bonne fois pour toute. Tout en me pinçant l'arrête du nez, j'écoute Isei, mais ne le regarde pas.

«Je pense que tu as adopté le bon comportement... Contrairement à moi...Et a tes employeurs. On commet tous des erreurs, c'est idiot de torturer pour ça... La meilleure chose à faire aurait été de t'envoyer corriger cette faute. Enfin, ça aurait été plus logique... Et bien... Ce qui est fait, est fait. Je ne pense pas qu'il nous retrouverons ici, cependant... Si le cas contraire arrive... J'essayerais de leur donner du fils à retordre. Mais en attendant... »

Non, ce n'est pas moi qui vais finir le travail, s'est pourtant évident, un autre tueur se chargera de l'affaire, afin d'être plus discret, et cette torture, je l'ai largement mérité. C'est alors que je sursaute quand Isei commence à compresser mes épaules. Par surprise je me met à vite acclamer.

« Mais qu'est-ce que tu fou?! »

«Tu devrais te détendre et te reposer un peu... Tu m'as l'air bien trop tendu...»

Il n'avait pas tord, sauf que je trouve absolument pas le moyen de me détendre malgré son massage. Je me met à soupirer.

« Comme si je le pouvais... »

Que ma vie soit en jeu m'importe peu, non, c'est sa vie à lui qui me tracasse. Qu'il lui arrive quelque chose par ma faute et je ne me le pardonnerais jamais. Ni à l'agresseur ni à qui que se soit. Il fallait que je reste en permanence sur mes gardes, donc me détendre est vraiment la dernière chose que je ferais en se moment...

« Je préfère te prévenir de suite, on reste ici que deux semaines très grand maximum. Plus on se déplacera, moins ils pourront avoir une chance de nous retrouver. »

Ne parvenant pas à me calmer, je frappe un coup de poing sur la table et murmure entre mes dents qui grince.

« Bordel... Et je ne sais même pas de quel façon j'ai échoué pour pas refaire la même erreur! Bordel de merde! Pourquoi chuis pas foutue de me souvenir de ma seul défaite?! Merde, putin, mais MERDE! »

Je tremble de colère.

« Mais comment je peux prétendre de te protéger ensuite... Il ne faut surtout pas que celui qui m'a fait ça te retrouve, je suis sûr qu'a tout les coups tu ne feras pas encore le poids face à lui. »

Mais tiens, pourquoi j'ai la quasi-certitude que celui qui m'a renvoyer à l'hôpital est un homme? Est-ce vraiment le cas, ou ma mentalité du Moyen-Age persiste à me faire croire qu'une femme ne peu pas me mettre dans un état pareil?

De nouveau il soupire. Il est tracassé. Ça le travaille, bien plus qu'on ne pourrait le croire. Il ne supportait pas cette situation, cette défaite était en train de le ronger de l'intérieur. Le fait de devoir fuir ainsi alors qu'il ne sait même pas pourquoi, parce qu'il a simplement perdu un bataille, c'est bien trop dur à vivre pour lui. Je continuais à le masser comme un peu plus tôt, malgré le pincement au cœur qui faisait se dessiner sur mes lèvres un plis amer. Je ne répondis rien à ses paroles, hochant simplement de la tête alors que je continuais de l'observer du coin de l’œil.

Lorsqu'il frappa soudainement sur la table, je sursautais brusquement et l'écoutais débiter un chapelet de jurons. Il tremble, de rage, de colère, de haine mêlée et qu'il n'arrive pas à contenir. Je ne disais rien, une fois de plus, alors qu'il déclarait que je n'allais certainement pas faire le poids face à un tel type. Et à vrai dire, je pensais la même chose. Si quelqu'un avait réussis à battre Reiji, que moi-même je n'avais jamais réussis à battre, alors je ne serais certainement pas capable de le faire.

Mais je m'en fichais. Moi, ce que je voulais... Ce que je voulais... Je soupirais et lâchais ses épaules pour laisser mes mains descendre lentement le long de ses bras. Venant appuyer mon torse contre lui, je glissais mon visage à la gauche du sien tandis que mes doigts venaient se poser sur ses poings fermés et qui tremblaient encore.

«Si tu ne t'en souviens pas, c'est que tu ne peux pas... Ça ne sert à rien de t'énerver et de taper du poing sur la table, elle ne te rendra pas tes souvenirs. Essaye de te détendre malgré tout, et de te reposer un peu, t'en as bien besoin, après toutes ces tortures qu'on t'as infligés. C'est lorsque l'on est tendu et fatigué que l'on ne prend pas les bonnes décisions.»

Je soupirais et rapprochais mes lèvres de son oreille pour murmurer de cette voix suave et légèrement rauque que j'avais emprunté depuis que j'étais appuyé contre lui:

«Et puis...»

Je m'arrêtais l'espace de quelques instants et souriais discrètement avant de venir poser ma joue sur son épaule.

«Tu devrais me faire un peu plus confiance... Ça pourrait devenir blessant à la longue...» lui dis-je en riant un peu.

«Tu devrais passer par la salle de bain et prendre une douche bien chaude avant d'aller t'allonger sur le lit... Ça pourrait t'apaiser et t'aider à dormir, ne serais ce que qu'un peu... Je veillerais en attendant.»

Veiller... Dans mon état avancé de fatigue? C'était peut-être une mauvaise idée, mais mon colocataire en avait sans doute bien plus besoin que moi encore. Je fermais brièvement les yeux en ramenant mes bras vers moi et en les enroulant autour de Reiji. Sa rage et sa colère s'était révélés à moi... Mais plus que cela, c'était ses mots, ce qu'il avait dit qui m'avait bien plus touché que je ne l'avais imaginé. Le sentait-il? L'entendait-il? Mon cœur qui cognait à grand coup dans ma poitrine...?

Les masses d'Isei ne me calme pas, non, bien au contraire elle me crispait encore plus. Pourquoi est-ce qu'il me masse? Ce n'est pas vraiment dans son habitude....

«Si tu ne t'en souviens pas, c'est que tu ne peux pas... Ça ne sert à rien de t'énerver et de taper du poing sur la table, elle ne te rendra pas tes souvenirs. Essaye de te détendre malgré tout, et de te reposer un peu, t'en as bien besoin, après toutes ces tortures qu'on t'as infligés. C'est lorsque l'on est tendu et fatigué que l'on ne prend pas les bonnes décisions.»

Je me crispe un peu plus lorsqu'il s'approche un peu trop de mon oreille. Je le pousse doucement.

« Mais qu'est-ce que tu...? »

«Et puis...»

Malgré ma réaction, il continue à ce coller à moi, je le regarde du mieux que je peux, me tordant un peu en fronçant les sourcils.

«Tu devrais me faire un peu plus confiance... Ça pourrait devenir blessant à la longue... Tu devrais passer par la salle de bain et prendre une douche bien chaude avant d'aller t'allonger sur le lit... Ça pourrait t'apaiser et t'aider à dormir, ne serais ce que qu'un peu... Je veillerais en attendant.»

Je finis par me lever afin de pouvoir me dégager une bonne fois pour toute de lui, en colère mais surtout en panique. Je me met à engueuler Isei et sa proposition des plus insensé.

« Mais tu es fou?! T'as entendu ce que je t'ai dit ou non? »

Je place mon protéger en face du miroir.

« Et regarde dans quel état de fatigue tu es, s'est déjà un miracle que tu tiennes debout! C'est à toi de te reposer pas à moi. J'ai déjà eu les soins nécessaire y'a pas à s'en faire pour moi. »

Désespéré je soupir et m'assoie de nouveau sur une chaise.

« Ce n'est absolument pas une histoire de confiance Isei, mais de sécurité. Ni toi ni moi faisons le poids devant notre ennemis qu'on ne connait même pas. »

Je lâche un autre regard sur lui inquiet.

« Va au lit tu as besoin de dormir, c'est moi qui veillerais pour cette nuit. »